![Dans l’Ouest, sur les traces de mon grand-père](https://m1.quebecormedia.com/emp/emp/12620_057055c5cc29d7-3732-4f22-85c8-57912fc6dcbf_ORIGINAL.jpg?impolicy=crop-resize&x=0&y=285&w=1000&h=562&width=1200)
Dans l’Ouest, sur les traces de mon grand-père
TVA Nouvelles
Aller dans l’Ouest, à la rencontre des francophones, comme je l’ai fait récemment pour Le Journal, était pour moi un projet assez ancien comportant une dimension personnelle.
Il s’agissait, en partie, de repasser sur les traces de mon grand-père maternel Émilien Rochette, que je n’ai à peu près pas connu puisqu’il a quitté ce monde lorsque j’avais trois ans. C’est un vieux disque vinyle, trouvé dans les affaires de mes parents, qui m’avait fait comprendre, il y a une dizaine d’années, toute la passion d’Émilien pour les « Canadiens français » de l’Ouest.
Des membres de la famille m’avaient vaguement évoqué cette passion, mais ce vieux 33 tours (très rigide) m’a permis de comprendre de manière plus précise ce qui l’animait.
Car il y était gravé un grand discours qu’il avait prononcé à Edmonton en avril 1952 devant le congrès annuel de l’Association d’éducation française de l’Alberta.
À l’écoute, j’ai donc appris que mon grand-père, voyageur de commerce de métier, était aussi président du Comité de la survivance française en Amérique.
À ce titre, il était le principal organisateur du troisième Congrès de la langue française devant avoir lieu quelques mois plus tard à l’été 1952, à Québec. Dans son discours, il raconte avoir réussi à soutirer à Maurice Duplessis un 25 000 $ pour financer l’événement !
Émilien s’était donc rendu en train, accompagné par sa Thérèse, jusque dans la « lointaine Alberta », afin d’inviter les francos à ce grand événement :
C’était l’époque où la nation canadienne-française allait de soi, reposant sur des fondements surtout (mais pas essentiellement) ethniques. Avant la grande cassure opérée...
En 1952, la foi est encore gardienne de la langue et inversement. Mon grand-père saluait les mérites de ses amis de l’Alberta, « religieux et laïques » qui réussissaient, à coup de « sacrifices admirables », à « conserver » leur « esprit catholique et français ».