Dans l’œil du Québec
Radio-Canada
C’est un véritable musée à ciel ouvert. Surnommé « l'œil du Québec », l’astroblème de Manicouagan renferme une histoire plus vieille que celle de l'humanité. Ce cratère s’est formé il y a 214 millions d’années, lorsqu’une météorite a percuté la Terre de plein fouet.
Le Projet Manicouagan est une initiative de scientifiques et d’artistes souhaitant redécouvrir l’œil du Québec. En septembre 2021, cinq aventuriers du projet se sont rendus au cœur de la région.
Une semaine de rame et de randonnée leur a permis d’explorer des paysages méconnus. Ils ont atteint le haut du mont Babel, point culminant de l’astroblème. L’équipe a ainsi récolté une mine d’or de données inédites.
Que ce soit des données de drone, de sonar bathymétrique ou de LiDAR, nous avons recueilli des informations qui n'existaient pas sur ces lieux, affirme le géomaticien Erwan Gavelle, coordonnateur scientifique de l’expédition.
L’astroblème de Manicouagan n’est pas un simple cratère. L’impact de la météorite a formé un trou au sol, mais la zone au milieu de ce cratère s’est surélevée. Le même phénomène est observé à plus petite échelle lorsqu’une goutte d’eau tombe dans une flaque.
Dans le relief particulier de l'œil du Québec, un écosystème remarquable s’est développé. L’impact de la météorite a créé un mont Babel très à pic. La végétation y varie alors de manière fulgurante.
« On passait d'une pessière à épinette noire à une pessière à sapin baumier, puis à une végétation complètement toundrique en très peu de distance. C'était vraiment un lieu unique. »
Les données recueillies permettront de tout savoir sur ces forêts.
« Le gros avantage à prendre des données géospatiales est de pouvoir générer un jumeau numérique. C’est une représentation virtuelle de la réalité. De là, on peut par exemple générer des scénarios de changements climatiques sur le territoire et simuler les impacts que ça peut avoir. »