dans «l'horreur» du Bataclan à Paris, «des corps, des corps, des corps»
TVA Nouvelles
«Des corps, des corps, des corps»: au procès des attentats du 13 novembre 2015, un enquêteur a fait revivre à la salle d'audience, mètre par mètre, sa progression «dans l'horreur» de la salle de spectacle parisienne du Bataclan le soir des attentats.
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Il est cinq heures du matin. L'assaut de la force d'intervention de la police parisienne (BRI) est terminé, les otages ont été libérés, les derniers blessés évacués. Patrick Bourbotte, désigné coordinateur des constatations pour la brigade criminelle de Paris, s'apprête à entrer dans la salle de concert où 90 personnes ont été mitraillées par un commando de trois jihadistes.
Il croise un policier de la BRI. «Il me dit "Bonne chance. Vous allez être dans l'horreur pendant des heures"».
«Nous rentrons dans la salle. C'est quasiment indescriptible, mais il faut le décrire», dit à la barre l'enquêteur de 51 ans, chauve et barbu, en costume gris.
«L'ambiance est saisissante, lugubre, froide. La lumière est blanche ce qui rend l'endroit blafard. Les plafonds sont très hauts, ça donne un aspect de cathédrale».
«Les corps sont enchevêtrés. Il y en a un nombre... on n'avait jamais vu ça. Nous marchons dans du sang coagulé, au milieu de morceaux de chair, de dents, de téléphones qui sonnent».