D’où vient l’expression Speak White et quel sens prend-elle aujourd’hui? D’où vient l’expression Speak White et quel sens prend-elle aujourd’hui?
Radio-Canada
Pour l'ancien directeur général de l'Association canadienne-française de l'Alberta Jean Johnson, l'expression « speak white » est directement liée à son militantisme au sein de la francophonie. Alors qu'il jouait avec deux amis du Collège Saint-Jean, un inconnu qui passait par là s'est arrêté pour leur lancer une phrase méprisante, en anglais : boys boys, speak white, we are in Alberta here.
Sans comprendre la référence, Jean Johnson venait de vivre un moment d'éveil. Je savais qu'on venait de m'enlever le droit de parler le français, se souvient l'ancien président de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada.
Jean Johnson n'hésite d'ailleurs pas à qualifier la locution de raciste et se demande si ces mêmes personnes auraient l'audace de la prononcer devant des Canadiens issus de diverses communautés.
De son côté, le directeur général de Francophonie albertaine plurielle, Alphonse Ahola, explique que dès son arrivée au Canada, des amis francophones lui ont expliqué le sens de l'expression. Il estime cependant que pour l'immigrant, le problème n'est pas seulement une question de langue.
Il ajoute qu'il était risqué pour plusieurs de parler leur langue qu'on appelait des dialectes. Autant de traumatismes qui reviennent à la surface quand on tente d'établir cette relation de dominant et dominé, conclut-il.