D’hier à aujourd’hui, l’adhésion vaccinale jamais entièrement acquise
Radio-Canada
À chaque époque – que ce soit au temps de la variole, de la polio ou de la rougeole – les autorités publiques ont déployé toutes sortes de moyens pour convaincre les populations de se faire vacciner, avec plus ou moins de succès. L’ère de la COVID-19, et l’hésitation vaccinale qui semble la caractériser, n’est pas si différente, rappellent des experts.
Au Canada et au Québec, les gouvernements jonglent avec diverses méthodes pour inciter les récalcitrants à se faire vacciner contre la COVID-19, à l’heure où la maladie engorge le système de santé et menace sa mission première.
Le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, a évoqué l’idée que soit instaurée l’obligation vaccinale dans un avenir proche. Au Québec, le gouvernement Legault entend imposer une taxe santé visant les personnes qui ne se sont pas fait vacciner contre la COVID-19 pour les amener à retrousser leur manche.
Ces idées et l’opposition manifeste à de telles mesures ont eu des précédents dans l’histoire, qui peuvent éclairer notre situation actuelle.
On a tendance à penser que ce que l’on vit en ce moment est sans précédent, que c’est du jamais-vu. Or, nous avons été submergés par des maladies auparavant, rappelle Tom Koch, professeur adjoint au Département de géographie de l’Université de la Colombie-Britannique, qui a été l’un de ceux qui ont « prédit » la survenue de la pandémie de COVID-19 (Nouvelle fenêtre) et dénoncé notre manque de préparation.
On oublie malheureusement les leçons du passé et on est pris au dépourvu lors de nouvelles crises sanitaires, remarque celui qui étudie l’histoire et la cartographie des épidémies.
Depuis l’invention de la vaccination à la fin du 18e siècle, les questions de confiance envers les autorités et dans la science, l’information sur les vaccins et la perception des bénéfices et des risques encourus ont toujours joué un rôle dans l’adhésion de la population, même si les contextes varient considérablement.
En 1885, Montréal et le Québec vivent une épidémie de variole qui fera des milliers de morts, dont beaucoup d’enfants, et défigurera nombre de survivants.
Durant l’épidémie, la Ville commence par vacciner les citoyens, puis impose la vaccination et l’isolement des malades. Beaucoup dans la population canadienne-française s’opposent aux vaccins, les jugeant inutiles et dangereux, mais se méfient aussi des autorités anglaises et de la médecine moderne.