D’éducatrice spécialisée à travailleuse du sexe
TVA Nouvelles
Épuisée par la surcharge, une éducatrice spécialisée en centre jeunesse s’est tournée vers le travail du sexe, un milieu où elle a davantage l’impression de pouvoir faire une différence.
« Ça a été un choc pour moi : j’ai enfin l’impression de faire ma job d’éducatrice spécialisée », témoigne Jade*, 27 ans, qui pratique à Québec, notamment en salon de massage.
Le Journal publiait en octobre le témoignage de travailleuses qui ont quitté le réseau public de la santé ou de l’éducation dans les deux dernières années. Jade en fait partie.
Nous l’avons rencontrée dans son logement, un quatre pièces tout à fait normal dans le grand Montréal.
« J’ai gardé le même train de vie », note-t-elle.
Fraîchement diplômée d’une technique en éducation spécialisée, elle a commencé au début 2020 un emploi dans une unité de réadaptation hébergeant des jeunes de 5 à 12 ans avec un trouble du comportement.
Mère d’un enfant en bas âge, elle avait alors un « horaire de fou », incluant beaucoup d’heures supplémentaires. Elle terminait parfois à minuit pour ensuite rentrer 6 heures plus tard au petit matin.
« On te demande : “peux-tu rentrer ? Il n’y a personne à ton unité”. Et tu y vas, sinon les enfants vont se lever le matin et ne connaîtront personne. »
Le manque de personnel était si grand que des employés de l’administration devaient parfois venir prêter main-forte, relate-t-elle.