Développer des matières grasses pour le voyage vers la planète Mars
Radio-Canada
Une équipe de chercheurs de l'Université de la Colombie-Britannique (UBC) tente de développer des matières grasses pour les astronautes qui effectueront de longues missions dans l'espace. Cette nourriture, habituellement difficile à conserver pour de longues durées, servira lors d’éventuelles expéditions vers la planète Mars.
La majorité de ce que les astronautes consomment a une durée de vie d'à peu près deux ans, mais pour se rendre sur Mars ça peut prendre cinq à six ans, peut-être même sept ans, explique la chercheuse Roxanne Fournier qui se passionne pour l’alimentation dans l’espace.
« La nourriture qu’on donne présentement aux astronautes dans la station spatiale internationale ne conviendra pas aux voyages jusqu’à Mars. »
Les chercheurs Cody Rector, John Frostad et Roxanne Fournier ont choisi d’orienter leur recherche vers les matières grasses, car ce sont souvent ces éléments qui s’oxydent en premier dans un plat. C'est d’ailleurs pourquoi la nourriture préparée pour l'espace de nos jours inclut un minimum de gras : La nourriture des astronautes n'est pas souvent connue pour le goût, c'est mou avec peu de texture, dit-elle.
L’équipe tente depuis septembre 2021 de mettre au point des acides gras oméga-3 qui sont essentiels pour la santé, afin qu’ils fassent partie du menu proposé à bord des vaisseaux spatiaux dans l’avenir.
La forme sous laquelle les gens voient souvent cet élément, ce sont les capsules d’huile de poisson, illustre Cody Rector, l'un des chercheurs qui dirige les expériences en laboratoire. On a besoin de les manger, donc quand la fusée décollera, il faut que les astronautes aient accès à tout ce dont ils ont besoin.
Pour préserver les acides gras, les chercheurs veulent utiliser une coquille faite de produits naturels de laquelle ils peuvent par la suite extraire le gras au moment de la consommation.
Pour le moment, ils ont opté pour de la fécule de quinoa qu’ils ont transformée pour répondre aux besoins de l’expérience. Il est possible de modifier le quinoa pour qu'il s'agglutine avec le gras, explique Cody Rector.
Il pense éventuellement essayer d’autres sortes de fécule, comme de la fécule de riz, de pomme de terre ou encore de maïs, ou bien des combinaisons de plusieurs types de fécules pour une coquille optimale.