Détecter les « faux Autochtones » dans les universités
Radio-Canada
Plusieurs universités canadiennes tentent de mettre en place des lignes directrices pour éviter l’embauche de gens qui se présentent comme Autochtones sans l’être vraiment. Un défi, car les questions d’identité sont très sensibles dans le monde autochtone.
Ces dernières années, des cas de fraude ont été dévoilés par les médias. Ainsi, l’identité métisse, anichinabée et tlingite de Carrie Bourassa, professeure de l’Université de la Saskatchewan, a été remise en cause par CBC en octobre 2021.
Il y a aussi eu Alexandra Lorange, cette chargée de cours à l’Université du Québec à Montréal, qui se prétendait atikamekw, avant que deux généalogistes ne remettent en cause ses racines autochtones.
Pour éviter ce genre de situation, l’Université du Manitoba a mis en place des mécanismes de vérification. Catherine Cook, vice-présidente (autochtone), soutient l’Université dans son travail d’identification.
Dans cet établissement, la première requête consiste à demander si le candidat possède une carte de bande délivrée par le gouvernement fédéral. L’auto-identification sans preuve ne suffit pas.
Ceux qui n’ont pas de carte doivent fournir d’autres documents. La plupart du temps, ils ne sont pas inscrits parce qu'ils ont perdu leur statut ou ont été forcés d'y renoncer.
Ces gens sont des Autochtones sans statut. On sonde alors la communauté à laquelle ils se disent affiliés et on demande à la communauté si elle est prête à se porter garante pour le candidat, explique Mme Cook.
Au Manitoba, les gens se connaissent bien, les liens entre les gens sont très forts, alors on est très à l’aise avec notre manière de faire, ajoute-t-elle.
« Il faut être un peu plus courageux quand on demande aux gens qui ils sont. »