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Désillusionnée, la policière Mélanie Bédard choisit la retraite anticipée
Radio-Canada
Après 21 ans de carrière au sein du Service de police de Sherbrooke, la sergente-détective Mélanie Bédard part à la retraite de façon anticipée. Pour des raisons qu'elle déplore, la femme derrière le premier chien de soutien émotionnel, Kanak, a décidé de quitter les corps policiers.
Mélanie Bédard était reconnue dans l'ensemble de la province pour avoir intégré le premier chien de soutien émotionnel dans les corps policiers. Dimanche, elle a publié sur Facebook un message dans lequel on peut lire:
La désillusion, c’est quand on réalise que finalement, on ne peut pas aider quelqu’un qui ne veut pas s’aider. Qu’on fait partie d’un gros système où notre travail acharné ne donne pas grand-chose au final à part de financer le gros système.
En entrevue à l'émission Vivement le retour, la policière a pu clarifier sa pensée. Mélanie Bédard explique son départ en raison de la transformation du métier de policier, le lobbying anti-policier, la désillusion envers le système judiciaire ainsi que le manque d'ouverture à son approche humaniste dans le milieu policier.
La désillusion frappe beaucoup d'entre nous après un certain temps. La santé mentale, à force de mariner dans du négatif, côtoyer des victimes qui souffrent, ça use, explique Mélanie Bédard, au micro de Vivement le retour.
La sergente-détective admet qu'une grande partie du métier de policier est aujourd'hui de répondre à des appels pour des gens en détresse psychologique. On ne court plus après des voleurs. On court après des personnes qui ont des idées noires pour les prendre en charge et leur offrir l'aide dont ils ont besoin, ajoute-t-elle.
Elle affirme que les policiers n'ont pas fait le choix d'être travailleurs sociaux ou infirmiers et n'ont pas reçu la formation pour intervenir en santé mentale. On commence à être formé en santé mentale, mais il reste un gros travail à faire, conclut-elle.