Déréglementation de l’industrie du taxi au Québec: la redevance imposée depuis l’arrivée d’Uber moins payante qu’espérée
TVA Nouvelles
La redevance de 1$ par course imposée depuis 2021 aux usagers pour compenser une partie des montants versés aux chauffeurs de taxi à la suite de l’arrivée d’Uber au Québec, est loin d’amener les résultats escomptés: sur les 270 millions $ espérés, moins de 50 millions $ ont été perçus jusqu’à maintenant. Le PLQ dénonce une taxe déguisée.
N’eût été les frais de gestion de 6,5 millions $ facturés jusqu’à maintenant par Revenu Québec pour la perception de la redevance, le ministère des Transports aurait amassé un peu plus de 54,2 millions $, depuis son entrée en vigueur.
Une fois ces frais de gestion enlevés, Québec n’a empoché que 47,7 millions $ depuis 2021, révèlent des documents obtenus à la suite d’une demande d’accès à l’information.
Lors de l’annonce de cette redevance, en 2019, le ministre des Transports de l’époque, François Bonnardel, s’était montré confiant d’amasser 270 millions $ en cinq ans, soit l’équivalent du montant additionnel offert aux chauffeurs de taxi en guise de compensation pour la perte de valeur de leurs permis.
La pandémie a eu tôt fait de bousculer les prévisions effectuées par le gouvernement.
Des 45 millions $ attendus la première année, moins de 14 millions $ ont été perçus. L’année suivante, encore moins (11,6 millions $) et l’an dernier, 22,1 millions $. On demeure donc loin du compte. On ignore aussi quand cessera l’imposition de cette redevance pour le transport rémunéré de personnes, qui devait d’abord être temporaire.
Interrogé par notre Bureau parlementaire, le cabinet de l’actuelle ministre des Transports, Geneviève Guilbault, n’a pas voulu indiquer si une fin est envisagée.
Pour le député libéral Monsef Derraji, il s’agit ni plus ni moins qu’une «autre taxe cachée que le gouvernement caquiste impose aux citoyens qui utilisent le service de taxi ou Uber».
Il s’étonne aussi de voir l’importance des frais de gestion liés à la perception de la redevance facturés par Revenu Québec, en vertu d’une entente administrative.