Dépendance et pandémie : les groupes de soutien peinent à se réunir en personne à Ottawa
Radio-Canada
Que ce soit pour des raisons de santé ou en raison des mesures sanitaires qui ont restreint les rassemblements, il a été plus difficile durant la pandémie pour les membres de groupes de soutien de se rencontrer en personne afin de discuter de leurs problèmes liés à la consommation de drogue ou d’alcool.
Certaines personnes impliquées dans ces groupes de soutien par les pairs affirment que le passage aux réunions virtuelles a ouvert des opportunités, mais plusieurs remarquent que le manque de contact en personne suscite toujours des inquiétudes.
Le vice-président de la Community Addictions Peer Support Association (CAPSA) d'Ottawa, Gord Garner, constate que plusieurs personnes hésitent toujours à passer au virtuel à une période où l'accès au service d’aide pour des troubles liés à l'utilisation de substances est plus difficile.
Il ne fait aucun doute que la réduction des réunions en personne a eu un impact négatif sur la santé de la communauté, croit M. Garner.
Ce dernier souligne l’importance de ces réunions pour les personnes prisonnières d’une dépendance, mais également pour les parrains qui y trouvent souvent un but à leur vie. Ces groupes de soutien les aident à rester sur le chemin de l’abstinence, croit M. Garner.
Pour les pairs, c'est souvent leur première expérience dans un milieu d’espoir. C'est souvent là où ils trouvent leur stabilisation, c'est souvent là où ils maintiennent leur bien-être, dit-il.
L'Intergroupe des Alcooliques anonymes (AA) d'Ottawa a connu une baisse importante de ses réunions en personne, passant de 161 membres par semaine avant la pandémie à seulement 45, le mois dernier.
Joanne, que CBC a accepté de ne pas identifier par son nom complet, a confié que l'interruption des réunions en personne a été l'une de ses principales préoccupations lorsque la première série de restrictions pandémiques a été annoncée en mars 2020.
Même si son groupe a tenu des réunions par visioconférence, de nombreux obstacles, techniques et autres, ont découragé plusieurs membres, ajoute-t-elle.