Délocalisation des emplois de fonctionnaires: des pertes de 527 M$ et 7000 emplois en moins pour Québec
TVA Nouvelles
La Chambre de commerce de Québec sonne l'alarme sur les conséquences dramatiques qu'aura la délocalisation de 5000 emplois de fonctionnaires vers les régions, telle que souhaitée par le gouvernement Legault, et prévoit des pertes colossales pour la capitale.
La délocalisation «entraînera des conséquences économiques majeures pour la région de Québec», a tranché la Chambre de commerce et d'industrie de Québec (CCIQ), qui a commandé et obtenu les résultats d'une étude sur la question. Celle-ci a été réalisée par Aviseo Conseil.
La firme a chiffré les pertes économiques potentielles pour la région, avec le déplacement de ces emplois. Elle les a estimées à 526,8 millions $. Ce montant comprend 371 millions $ qui seront distribués en moins en salaire et 155 millions $ en dépenses de consommation qui échapperont à la région.
Devant ce constat alarmant, la CCIQ «invite le gouvernement à instaurer des mesures visant à atténuer l’impact négatif qu’aura le Plan gouvernemental de régionalisation sur la Capitale-Nationale, voire à renoncer à celui-ci».
D'autre part, Aviseo a calculé que les pertes d'emplois seront plus grandes encore que les 5000 postes de fonctionnaires. En effet, elle ajoute à ce nombre les conjoints et conjointes des fonctionnaires ainsi que les fournisseurs affectés directement. Résultat : la région de Québec perdra 7079 emplois à temps complet, conclut la firme.
Il s'agit d'emplois bien rémunérés pour la plupart. Les fonctionnaires ont un salaire en moyenne de 20 000 $ plus élevé que le salaire moyen au Québec.
Finalement, la CCIQ note que ce déplacement des emplois ailleurs aura un impact considérable sur la restauration et le commerce de détail, déjà fortement affecté par la pandémie.
Lundi, le maire de Québec, Bruno Marchand, a réagi au dévoilement de cette étude. Il appuie la CCIQ dans ses revendications. «Je comprends la volonté du gouvernement de soutenir les régions. Ce qu'on demande, c'est que ça n'ait pas d'effet négatif de façon très rapide sur Québec.» Selon lui, il serait pertinent d'étaler dans le temps la délocalisation afin que le choc sur Québec ne soit pas trop grand.
-Avec la collaboration de Jean-Luc Lavallée.