Délicate opération d’accueil des nouvelles vedettes du Musée de la civilisation
Radio-Canada
Un corbillard d'apparat de 125 ans, offert par la famille Lépine, et les énormes vestiges d'un mur dont la découverte avait fait sensation en 2018, ont été hissés avec succès à l'étage du Musée lors d’une opération hautement délicate, lundi matin.
Les objets étant trop lourds et trop longs pour entrer dans le monte-charge du Musée – le corbillard, à lui seul, pèse plus d’une tonne! – c’est QSL, une firme spécialisée dans la manutention de marchandise au Port de Québec, qui s’était vu confier la tâche de les faire passer à l’étage. Une opération délicate, qu'on préparait depuis près d’un an.
Après avoir envisagé plusieurs options, on a finalement mis les objets sur un monte-charge placé dans le hall, avant de les hisser sur la passerelle, dont une partie de la balustrade avait dû être enlevée pour l'occasion. On a ensuite pu les faire rouler jusqu'à leur salle d’exposition.
Alors que sa machinerie fonctionne habituellement au diesel, un carburant peu propice à une utilisation intérieure, QSL avait dû recourir à des appareils fonctionnant au propane pour assurer la sécurité du personnel du Musée et de ses visiteurs.
Le hissage des sections de mur puis du corbillard, dont on a dû enlever les roues et une partie des ornements avant l’opération, aura monopolisé l’attention d’une imposante équipe technique durant plus de deux heures, avant de se conclure sous les applaudissements de l’équipe du Musée et de quelques membres de la presse, invités à venir assister au spectacle.
Le corbillard et le mur occuperont une place centrale dans une exposition à laquelle travaille le Musée depuis un certain temps.
Après Mémoire, qui avait pris du service lors de l’inauguration du Musée, en 1988, puis Le temps des Québécois, arrivée en relève en 2004, cette exposition permanente, attendue en 2024, permettra au Musée de raconter l’histoire du Québec en y intégrant plusieurs découvertes archéologiques récentes. On abordera notamment celle de la première installation française, au site Cartier-Roberval, ainsi que celle du fameux mur intégré au Musée lundi matin.
Considérée comme un vestige de la palissade de Beaucours, un ouvrage de fortification du 17e siècle, lors de sa découverte dans le Vieux-Québec en 2018, la structure avait été confiée aux soins attentifs du Centre de conservation du Québec, avant de faire l’objet d’une controverse. Remontait-elle au 17e siècle, ou plutôt au 18e? Le débat se poursuit toujours aujourd’hui.
Le bois ancien étant particulièrement sensible à la poussière et à l’air ambiant, les deux sections hissées lundi matin passeront les prochains mois dans un emballage scellé, loin des yeux des visiteurs.