Délais dans les aéroports : « ça va devenir pire » au cours de l’été
Radio-Canada
Avec de nombreux vols retardés, voire annulés, la saison estivale connaît un bien mauvais départ dans les aéroports canadiens, qui n'est pas sans rappeler les déboires de l’été 2022.
Nous sommes en bien meilleure posture que l’année dernière, a répondu le ministre canadien des Transports, Omar Alghabra, questionné vendredi matin sur la situation dans les aéroports cet été.
Pourtant, jeudi, toutes les lignes aériennes du pays connaissaient des taux de retard et d’annulation importants. À Montréal, par exemple, 78 % des vols prévus ont été touchés. C’est non seulement beaucoup plus que la normale (entre 15 et 20 %), mais aussi beaucoup plus que la moyenne de l’été 2022 (un peu plus de 50 %), pourtant désastreux pour les voyageurs canadiens.
Trois des aéroports canadiens étaient dans le top 10 des pires aéroports du monde en matière de retards, rappelle Jacob Charbonneau, cofondateur et président-directeur général (PDG) de Vol en retard.
C’est de bien mauvais augure pour la saison estivale 2023, qui ne fait que commencer, estime John Gradek, directeur du programme de gestion de l’aviation de McGill.
« On n’est pas rendu au pire de la période de pointe, qui a commencé la semaine dernière, le 15 juin, et qui continue jusqu’au mois de septembre. Ça va devenir de plus en plus sérieux [...] La demande sera plus élevée. L’impact des délais sera beaucoup plus intense que ce qu’on voit en ce moment. »
Après les déboires de l’été 2022, les aéroports et les compagnies aériennes canadiens ont embauché autant de monde que possible. On a beaucoup plus d’effectifs que l’année passée, assure M. Grabek. Mais il a été impossible de pourvoir tous les postes de contrôleurs aériens, indispensables au bon fonctionnement du réseau.
L’aviation, c’est comme un orchestre, compare John Grabek. Tout le monde doit travailler ensemble pour avoir une opération qui se tient. Tous les membres de l’orchestre doivent jouer la même chanson. Si quelques membres ne sont pas capables de jouer, tout l’orchestre est en déséquilibre.
John Grabek observe que le secteur aérien a fait la même erreur qu’en 2022 : On a surchargé le système de nouveau. On est dans le même piège que l’été passé.