Délégation autochtone au Vatican : comment fonctionne le Saint-Siège?
Radio-Canada
La rencontre entre la délégation autochtone et le pape au Vatican suscite beaucoup d’intérêt, mais aussi de la curiosité. Derrière ses 44 hectares se cache le plus petit État du monde, mais aussi l'un des plus puissants, selon des spécialistes.
Le Vatican désigne le territoire géographique qui abrite le siège de l’Église catholique, alors que le Saint-Siège représente la juridiction de l'Église, représentée par le pape et son gouvernement.
Le gouvernement de l’Église, appelé Curie romaine, est composé de plusieurs dicastères, dont les chefs sont nommés par le souverain pontife. Ces dicastères, comparables à des ministères, traitent les affaires courantes de l’Église, comme la communication, la culture, le dialogue interreligieux, la doctrine de la foi ou encore l’éducation catholique.
En plus de ce modèle de gouvernement, le Vatican possède tous les attributs d’un État : une monnaie, une banque, une armée, un drapeau, un hymne et la souveraineté sur son territoire. Il peut également conclure des traités internationaux et bénéficie de la reconnaissance internationale, souligne l’historien et auteur de plusieurs ouvrages consacrés au Vatican, Jean-Baptiste Noé.
Bien qu’il ait tous les attributs d’un État, le Vatican se distingue toutefois par sa finalité, car il ne cherche pas à protéger ses citoyens, explique Jean-Baptiste Noé.
« Le but du Vatican, c'est à la fois de protéger les chrétiens à travers le monde, quelle que soit leur citoyenneté, et de jouer un rôle de neutralité et de médiation dans les conflits. »
Selon l’historien, le Saint-Siège a aussi une fonction morale de défense des droits de l'Homme et des droits des personnes. Il agit également auprès des institutions et des États pour que la liberté religieuse et l’égalité entre les hommes et les femmes soient reconnues.
Du côté de la diplomatie, le Vatican bénéficie d’une vaste représentation à travers le monde.
Il a plus d'ambassadeurs que les États-Unis et il est présent dans l’ensemble des organisations internationales : à l’Organisation des Nations uniesONU, à la Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agricultureFAO, à l’Union européenne, indique l’historien.