Décriminalisation : Ottawa envisage de réduire la limite de drogues demandée par la C.-B.
Radio-Canada
Santé Canada étudie toujours la demande de décriminalisation de petites quantités de drogues déposée par la Colombie-Britannique, mais voudrait que la quantité limite autorisée par personne soit inférieure à ce qui était demandé par la province, soutient la ministre provinciale de la Santé mentale et des Dépendances, Sheila Malcolmson.
En novembre dernier, la province a demandé à Santé Canada une exemption à la Loi réglementant certaines drogues et autres substances, pour permettre aux 19 ans et plus de détenir jusqu’à 4,5 g de drogues illicites. C’était une première au pays, dans le but de prévenir les décès liés aux surdoses.
Mercredi, Sheila Malcolmson a affirmé avoir reçu une mise à jour sur ce que l’agence fédérale avait en tête, bien que cette décision ne soit pas encore finale.
La ministre Malcolmson a partagé la nouvelle à un cercle d’intervenants cette semaine, soutient Leslie McBain, cofondatrice Moms Stop the Harm, un organisme de soutien pour les mères canadiennes et leurs familles ayant perdu des proches de surdoses de drogues.
Tous ceux qui militent pour la cause sont horrifiés, lance-t-elle, en expliquant que le gouvernement fédéral réfléchit à l’idée de réduire la quantité de drogue autorisée par personne de 4,5 g à 2,5 g.
Le ministère fédéral de la Santé mentale et des Dépendances a confirmé qu’aucune décision n'avait encore été prise à ce sujet. Nous continuons à travailler étroitement avec tous les intervenants au travers de ce processus de révision. Aucune décision sur ces demandes n’a été prise, comme elles sont toujours en révision, a-t-il indiqué dans une déclaration mercredi.
En 2021, la Colombie-Britannique a fracassé un nouveau record de surdoses mortelles : 2224 décès, soit en moyenne 6 par jour. Ces chiffres continuent d'augmenter, cinq ans après que la province a décrété l'état d'urgence pour faire face à la crise des surdoses.
Cette limite proposée par la province dans sa demande d’exemption est basée sur des preuves recueillies auprès de consommateurs de drogues, affirme Sheila Malcolmson.
Lors du dépôt de l’exemption à Santé Canada, en novembre, des militants avaient déjà partagé leur déception en constatant que la limite de 4,5 g demandée par la Colombie-Britannique était cumulative, et non autorisée par type de drogue.