Décès liés à la COVID-19 : un deuil difficile pour les proches
Radio-Canada
En Ontario, plus de 10 000 personnes sont mortes des suites de la COVID-19. Et derrière ces statistiques, il y a de nombreux proches endeuillés, qui tentent depuis plusieurs mois de faire la paix avec la perte de leur être cher. Un processus qui n’est pas toujours facile.
Dènik Dorval a perdu son grand-père, emporté par la COVID-19 au mois de février. Roland Dorval s’est éteint au foyer de soins de longue durée Extendicare de Kapuskasing, qui était alors aux prises avec une éclosion de coronavirus.
« Mon grand-père, c'était un homme rempli d'amour. Il n’avait pas beaucoup de mots, mais quand il regardait ses petits-enfants et sa famille, il avait énormément de fierté. C’était un homme rassembleur. »
Il aimait chanter des chansons pour ceux qu'il aimait, des chansons qu'il avait ramenées de Lévis quand il était venu en train pour bûcher du bois ici dans le Nord de l'Ontario, se remémore Dènik Dorval.
Atteint du coronavirus, son grand-père a connu des derniers jours difficiles. On essayait de l'appeler, mais il ne répondait pas. On allait le voir à sa fenêtre, mais ça paraissait qu’il ne se sentait pas bien, explique son petit-fils. Le 3 février, le patriarche a finalement rendu l’âme à l’âge de 83 ans. Sa famille s’est alors réunie dehors à sa fenêtre, faute de pouvoir entrer dans sa chambre, un moment bizarre et pas plaisant.
Ce n’est que six mois plus tard que la famille a pu se réunir pour des funérailles et que Dènik Dorval a pu faire son deuil. Il fallait qu’on se rassemble pour lui donner un au revoir plus officiel. C'était important qu'on soit toute la famille ensemble. Mais je pense que la manière dont il est parti va toujours être quelque chose qui va être difficile à digérer. Certains membres de ma famille ont trouvé ça plus difficile.
Près du quart des résidents du foyer Extendicare ont perdu la vie à Kapuskasing au début de l'année. Un drame qui a ébranlé cette communauté très soudée, selon la mairesse de la municipalité voisine de Val Rita-Harty, Johanne Baril.
« C’est de la parenté, ce sont des amis, des voisins. Le deuil, vraiment, c’était un deuil communautaire. »
Selon la mairesse, de belles choses ont toutefois surgi de ces temps malheureux. Les gens ont fait des gestes de bienveillance et d'amour envers la communauté, affirme-t-elle.