Décès du monseigneur ukrainien de Val-d’Or
TVA Nouvelles
Le « monseigneur des Ukrainiens » d’Abitibi s’est éteint en pleine guerre contre son pays natal, 60 ans après son arrivée à Val-D’Or, où il a contribué à faire rayonner sa culture.
Lev Chayka est mort le 4 mars, plus d’une semaine après la déclaration de guerre de la Russie à l’Ukraine. L’homme de 98 ans laisse le souvenir d’un prêtre apprécié dans sa communauté.
Selon nos informations, il était depuis plusieurs jours aux soins palliatifs, mais la cause de sa mort n’a pas été précisée.
« Il était très actif encore récemment, marchant dans la ville, toujours prêt à faire visiter son église », relate Pierre-Antoine Martel, conseiller en relations avec les milieux, à la Ville de Val-d’Or.
« L’abbé Chayka était un homme déterminé qui a eu à cœur de faire vivre la culture ukrainienne en Abitibi. Nous lui devons beaucoup », commente à son tour Sandra Ataman, conseillère principale chez Ryan Affaires publiques, à Val-d’Or.
Lev Chayka est le fils d’un soldat qui a combattu Hitler durant la Seconde Guerre mondiale. Mettant le cap sur le Canada à 21 ans, il a quitté son pays natal en 1944 et a gagné Montréal quatre ans plus tard après être passé par la Pologne, la Tchécoslovaquie et l’Autriche.
C’est durant ses études en théologie à l’Université de Montréal qu’il a décidé de rester au Québec. Il s’installera en Abitibi où il est accueilli par 375 familles ukrainiennes majoritairement catholiques.
Autrefois journaliste pour Radio-Canada en Abitibi-Témiscamingue, Sandra Ataman a reçu Lev Chayka à une émission en 2016. Il lui avait parlé de son intention de construire un musée dédié aux immigrants d’Abitibi.
Non seulement les Ukrainiens, mais aussi les Polonais, les Yougoslaves et les Russes y auraient trouvé leur place.