Décès d’Élisabeth II : des Autochtones évoquent des relations tendues avec la couronne
Radio-Canada
Au moment où le monde entier pleure la disparition de la reine Élisabeth II décédée jeudi à l'âge de 96 ans, des Autochtones au Manitoba et en Ontario ont le souvenir de relations difficiles avec la couronne britannique au fil des années.
Après l'annonce du décès de la reine, de nombreuses organisations autochtones ont salué le modèle qu'a représenté Élisabeth II. Mais ce sentiment est loin d'être partagé par tous les Autochtones au pays.
En fait, des membres de Premières Nations ont la dent dure contre la monarchie qui a colonisé l’Amérique du Nord.
En apprenant la mort de la reine, Chance Paupanekis, un Cri Swampy du territoire du Traité 5 a d’abord pensé à la longue vie d’Élisabeth II contrairement à beaucoup de gens à qui elle a causé du tort, a-t-il dit.
À première vue, [elle] semble douce et gentille, mais en réalité, [elle] et ses prédécesseurs sont responsables d'un aspect énorme du génocide des peuples autochtones dans le monde, a-t-il ajouté à CBC.
Le chef des Six Nations de Grand River en Ontario, Mark Hill reste d’ailleurs critique à l’égard du règne de la reine Élisabeth II, même s’il reconnaît l’importance de la relation avec la couronne britannique.
Son héritage avec les peuples autochtones n'est pas le plus fort, et je pense que c'est là que j'ai eu des difficultés, a-t-il dit.
Belinda Vandenbroek, une survivante du pensionnat pour Autochtones à Dauphin, au Manitoba, ne comprend pas pourquoi la reine Élisabeth II n’est pas intervenue lorsque des enfants comme elle étaient enlevés à leur famille.
Elle critique le fait que la relation entre les peuples autochtones et la Couronne ne soit pas équitable.