Culture toxique au hockey : la parole aux parents et entraîneurs du Nord
Radio-Canada
Depuis quelques mois, Hockey Canada se trouve en pleine crise en raison de sa gestion d'un viol collectif allégué impliquant plusieurs joueurs survenus en 2018. En marge de la démission du président du conseil d’administration de l’organisation annoncée samedi, des parents, anciens administrateurs et entraîneurs du Nord de l’Ontario se demandent comment adresser et changer la culture toxique qui règne au sein du hockey.
On est rendus en 2022. Le niveau d’inscriptions est en train de baisser, tu n’as plus d’arbitres, tu n’as plus d’entraîneurs, il va falloir que tu te poses des questions et que tu agisses, estime Sébastien Villeneuve, ancien président de l’Association de hockey mineur de Kapuskasing, à propos de la direction de Hockey Canada.
M. Villeneuve, également un ancien arbitre et entraîneur, est aujourd'hui un parent qui suit ses enfants des estrades.
Il dit déjà avoir été témoin de la culture du silence dans le hockey nord-ontarien en bas âge et il s’inquiète pour les joueurs d’ailleurs.
Selon certains, comme l'entraîneur-chef des Majors de Timmins de la Ligue U18 AAA du Grand Nord, Kevin Walker, l’éducation et la proactivité des personnes en situation de pouvoir doivent être des priorités si le hockey souhaite améliorer sa culture.
Radio-Canada a tenté d’obtenir des commentaires du directeur général de la Fédération de hockey de l’Ontario, Phillip McKee, sans succès.
M. Villeneuve a constaté durant ses années comme entraîneur qu’il y a une énorme pression venant des parents. Selon lui, ils s’attardent à tout prix au succès de leur enfant alors que ces jeunes joueurs doivent d’abord et avant tout avoir du plaisir.
À ce niveau-ci, s’il y a déjà une culture du silence pour que mon enfant puisse continuer ou avoir accès à certains privilèges, j’aimerais bien savoir ce qui se passe dans les grands centres comme Ottawa ou Toronto, affirme-t-il.
Melanie Lachance, dont le fils Lincoln a évolué avec la formation U14 AAA des Nickel Caps de Sudbury, se dit chanceuse d’avoir eu une excellente expérience dans le hockey jusqu’à présent, mais elle n’a pu s’empêcher de discuter du viol collectif avec lui.