
Cuba encadre le bitcoin, la Centrafrique en fait une monnaie légale
Radio-Canada
Sept mois après avoir accueilli les paiements en cryptomonnaies sur son territoire, Cuba vient encadrer son utilisation. Dès le 16 mai, les fournisseurs de services numériques qui voudront utiliser cette cryptomonnaie devront obtenir cette licence auprès de la Banque centrale du pays.
Cette dernière indique qu’elle examinera la légalité, l'intérêt socio-économique de l'initiative, les caractéristiques du projet, la responsabilité des demandeurs et leur expérience dans l'activité dans l’évaluation d’une demande de licence.
Ces licences seront valables pendant un an et pourront être renouvelées une deuxième année, en raison du caractère expérimental et innovant de ce type d'activités .
L’an dernier, le président Miguel Diaz-Canel avait déclaré que son gouvernement analysait le bénéfice de permettre l'utilisation de cryptomonnaies dans le pays, dont le produit intérieur brut a chuté de 11 % en 2020. Le pays traverse sa pire crise économique en plus de 30 ans, l'inflation ayant atteint 70 % l'an dernier.
Si la banque centrale crée un cadre juridique favorable aux cryptomonnaies, c'est parce qu'elle a déjà décidé que cela peut apporter des avantages au pays , estime Pavel Vidal, un ancien économiste de la banque centrale cubaine qui enseigne à la Pontificia Universidad Javeriana C de Colombie.
L’expert doute toutefois que le pays soit en voie d’imiter le Salvador, premier pays au monde à adopter le bitcoin comme monnaie légale en septembre dernier.
Il y voit plutôt une manière pour le gouvernement de contourner l’effet des sanctions américaines en facilitant le transfert de fonds internationaux.
L'embargo commercial imposé par les États-Unis depuis des décennies coupe les Cubains des marchés financiers internationaux et des systèmes de paiements conventionnels. Ainsi, les Cubains ne peuvent pas obtenir de cartes de crédit ou de débit à usage international sur l'île et ont du mal à le faire à l'étranger.
Les cryptomonnaies [peuvent] réduire le coût de ces transactions internationales et générer une alternative aux opérations en dollars, moins sensibles au régime des sanctions , estime Pavel Vidal.