
Critique de «Sing Sing»: au-delà de l’espoir et des bons sentiments
TVA Nouvelles
Colman Domingo est excellent en prisonnier déterminé à monter une pièce de théâtre derrière les barreaux.
Divine G. (Colman Domingo) est un homme de théâtre amoureux de Shakespeare et, lorsqu’on le rencontre pour la première fois, il clame les vers de Le songe d’une nuit d’été. Mais voilà, la scène sur laquelle il se produit n’est pas celle d’un festival, mais celle de Sing Sing, le pénitencier new-yorkais qui a hébergé Lucky Luciano et entre les murs duquel ont été exécutés les époux Rosenberg en 1953.
Divine G., emprisonné depuis des décennies pour un crime qu’il n’a pas commis, participe au programme Rehabilitation Through the Arts (RTA) – Réhabilitation par les Arts –, créé en 1996 par Katherine Vockins. Sous la direction bénévole de Brent Buell (Paul Raci), un groupe de détenus travaille donc à monter une pièce. Et Divine G. décide d’enrôler Clarence Maclin (qui tient son propre rôle), entreprise ardue, l’homme colérique étant vendeur de drogues dans l’établissement.
Les histoires sont aussi vraies qu’elles peuvent l’être pour une adaptation cinématographique de 107 minutes. Le cinéaste Greg Kwedar et son complice et coscénariste, Clint Bentley, ont veillé au réalisme, tournant dans des établissements pénitenciers aujourd’hui fermés... et même à Sing Sing. Ils ont recueilli les témoignages d’anciens détenus, les ont incorporés au script et ont donné tous les rôles à ces ex-prisonniers, ne conservant que Colman Domingo (outre sa performance dans La couleur pourpre de 2023, on le connaît également en père du personnage de Zendaya dans l’extraordinaire Euphoria de Netflix) comme professionnel, l’acteur de formation classique parvenant à s’effacer suffisamment pour laisser briller ses confrères.
Le message en est un d’espoir, justifié par le faible taux de récidivisme des participants au programme. Cela en est également un d’humanité, celle qui permet de considérer des détenus comme des êtres humains capables de donner le meilleur d’eux-mêmes. Et l’on n’échappe pas, non plus, à la question de savoir pourquoi le RTA n’est pas implanté dans tous les établissements pénitenciers américains...
Note: 4 sur 5
Sing Sing sera présenté dans les cinémas de Montréal dès le 9 août et dans le reste de la province le 16 août.