
Critique de «Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan»: un film qui réchauffe le cœur
Le Journal de Montréal
En portant à l’écran le roman Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan, le cinéaste québécois Ken Scott signe un vrai feel good movie, un film qui touche droit au cœur et qui fait du bien à l’âme.
Depuis La grande séduction, qu’il a scénarisé il y a une vingtaine d’années, Ken Scott aime raconter des histoires qui se promènent sur la corde raide entre l’humour et le drame. Sa comédie à succès Starbuck empruntait un ton similaire, allant du rire aux larmes, tout comme son film Au revoir le bonheur, sorti il y a trois ans.
Avec Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan, une adaptation du roman autobiographique de l’auteur français Roland Perez, le cinéaste québécois poursuit dans la même veine en racontant l’histoire incroyable, mais vraie d’une mère courageuse qui aide son enfant à surmonter son handicap.
Le film relate le destin extraordinaire de Roland, le petit dernier d’une famille nombreuse qui a eu le malheur de naître avec un pied bot qui l’empêche de se tenir debout. Nous sommes à Paris, au début des années 1960. Esther, la mère de Roland, refuse de croire les médecins qui lui répètent que son fils ne marchera jamais. Déterminée et entêtée, elle ira cogner à la porte de tous les experts (et même de quelques charlatans) en espérant trouver un sauveur qui l’aidera à guérir son fils bien aimé.
Jusqu’au jour où elle tombe sur la veuve d’un guérisseur qui a développé une technique particulière pour corriger un handicap comme celui de Roland. Pendant 18 mois, le garçon devrait rester dans son lit, avec un corset et des attelles pour garder son pied immobile. Pour le divertir pendant ces longues journées de confinement, ses frères et sœurs lui apporteront tout ce qu’ils trouvent sur son idole, la chanteuse Sylvie Vartan.
Ken Scott réussit à nous faire rire et à nous émouvoir en racontant avec finesse cette histoire rocambolesque dans laquelle il rend un hommage vibrant aux mères qui sont prêtes à tout pour rendre leurs enfants heureux. Sans temps mort, le film nous fait voyager à travers les décennies (du début des années 1960 aux années 2000) en offrant une reconstitution historique impeccable du Paris de ces différentes époques.
Ken Scott a eu la main heureuse en confiant ce rôle complexe et magnifique à Leïla Bekhti. Jouant le personnage de 30 à 85 ans, l’actrice française livre une performance exceptionnelle sous les traits de cette mère plus grande que nature.