![Critique de «Beetlejuice Beetlejuice»: Tim Burton s’amuse... et nous aussi!](https://m1.quebecormedia.com/emp/emp/322d74f0-5b17-11ef-bc5e-5fa341e8373c_ORIGINAL.jpg?impolicy=crop-resize&x=0&y=62&w=1200&h=675&width=1200)
Critique de «Beetlejuice Beetlejuice»: Tim Burton s’amuse... et nous aussi!
TVA Nouvelles
Que cette suite soit inutile ne fait aucun doute, mais quel plaisir de retrouver Winona Ryder, Catherine O’Hara et Michael Keaton, auxquels il faut ajouter Jenna Ortega, Justin Theroux, Willem Dafoe et la toujours impressionnante Monica Bellucci!
Peut-on en vouloir à Tim Burton, Winona Ryder, Michael Keaton et Catherine O’Hara d’avoir succombé aux sirènes capitalistes d’une suite qui n’avait nul besoin de voir le jour? Peut-on leur en vouloir de nous faire rire et de jouer éhontément sur notre sensibilité nostalgique?
La réponse est non, car le génial réalisateur (dont les derniers longs métrages n’ont pas tenu leurs promesses, il suffit de penser à Dumbo pour s’en convaincre) prend un malin plaisir à délirer, à faire de l'autoréférence et à accumuler les gags, clins d’œil et plaisanteries, le tout enrobé d’un parfum délicieusement suranné au rythme d’une trame sonore mémorable qui inclut notamment les Bee Gees et du soul des années 1970 (les deux scènes en forme de jeu de mots sur le soul train demeurant dans les esprits).
Car Tim Burton, désireux de se dissocier de l’avalanche actuelle d’effets spéciaux par ordinateur, fait dans le «réel» à coups de maquillage (spécialement pour Monica Bellucci et Willem Dafoe), d’animatroniques (le bébé Beetlejuice, notamment) et de giclées de faux sang.
«Débridé» est également le terme qui convient à ce Beetlejuice Beetlejuice au vu des nombreuses sous-intrigues de ce récit un peu brouillon. Le tourbillon, œuvre d’Alfred Gough et de Miles Millar, nous entraîne à la suite de Lydia (Winona Ryder, toujours aussi désemparée), désormais la vedette d’une émission sensationnaliste sur le paranormal. Son amoureux, Rory (Justin Theroux, impeccablement stupide), est également son producteur et n’a comme but que de l’épouser pour des raisons qui n’ont rien de sentimental.
Lydia est également la mère d’Astrid (Jenna Ortega, sympathique), adolescente rebelle qui la déteste et qui ne s’est jamais remise de la disparition de son père. De plus, Delia (Catherine O’Hara, merveilleusement décalée), désormais artiste célébrée, doit composer avec la mort de Charles (joué dans le premier volet par Jeffrey Jones, condamné depuis pour pornographie juvénile et devenu, ici, un personnage animé en stop motion).
Par ailleurs, Beetlejuice (Michael Keaton, plus cabotin que jamais) veut toujours épouser Lydia, tandis que Delores (Monica Bellucci aux airs tragiques et magnifiques de fiancée de Frankenstein), son ex, le pourchasse en aspirant l’âme des morts.
Alors non, Beetlejuice Beetlejuice n’est pas une grande œuvre, mais si Tim Burton est heureux... alors nous aussi!
Note: 3,5 sur 5