Crises de santé mentale : Toronto lancera ses premières équipes non policières en mars
Radio-Canada
La Ville de Toronto s’apprête à lancer, en mars, ses premières équipes d’intervention civiles pour répondre à des situations de crise, en partenariat avec des organismes communautaires.
Le conseil municipal avait approuvé en février 2021 la création de ces équipes mobiles, non policières, pour répondre à des appels liés à la santé mentale ou au bien-être. Dans un rapport (Nouvelle fenêtre) qui sera examiné ce mercredi par le comité exécutif, la Ville donne plus de détails sur les prochaines étapes.
Quatre projets pilotes seront mis sur pied au cours des prochains mois dans quatre zones géographiques : les deux premiers en mars, dans le nord-est et dans l’est du centre-ville, en partenariat respectivement avec le centre de santé communautaire TAIBU (un organisme qui offre des services aux communautés noires et racisées) et le centre de crise Gerstein.
Un projet pilote dans le nord-ouest, en partenariat avec l’Association canadienne pour la santé mentale, et un autre pour desservir spécifiquement les communautés autochtones dans l’ouest du centre-ville, avec l’organisme 2-Spirited People of the 1st Nations, devraient ensuite être lancés en juin.
La mort de plusieurs citoyens en détresse lors d’interventions policières dans la région de Toronto en 2020 – Regis Korchinski-Paquet, Ejaz Choudry et D'Andre Campbell notamment – et les multiples appels de la communauté à soustraire les policiers de certaines interventions ont été des catalyseurs pour ces changements entrepris par la Ville.
Le Service de police de Toronto a répondu à plus de 33 000 appels pour personnes en crise en 2020, un sommet, et une hausse de près de 30 % sur 5 ans.
Les nouvelles équipes d’intervention seront donc entièrement civiles, composées de divers spécialistes des crises : infirmières communautaires, conseillers.
La Ville promet un service 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et propose, dans son budget 2022, qu’un financement total d’un peu plus de 10,9 millions de dollars soit réservé pour ces projets pilotes, ce qui inclut six postes municipaux à temps plein.
C’est l’occasion d’apporter du changement, un changement que nous attendons depuis longtemps, souligne Liben Gebremikael, directeur général du centre TAIBU. Son organisme travaille sur ce projet depuis le mois d’août et se concentre présentement sur le recrutement.