Crise politique en Somalie : la tension monte à Mogadiscio
Radio-Canada
Des militaires lourdement armés se sont déployés mardi dans des secteurs stratégiques de Mogadiscio, alors que la Somalie s'enfonce dans une nouvelle crise politique qui suscite l'inquiétude de ses alliés occidentaux.
Des soldats loyaux au premier ministre Mohamed Hussein Roble ont pris position aux alentours du palais présidentiel, au lendemain de l'annonce de sa destitution par le président Mohamed Abdullahi Mohamed, alias Farmajo.
Les tensions entre les deux hommes sont récurrentes, mais cette nouvelle escalade fait craindre pour la stabilité de ce pays fragile de la Corne de l'Afrique.
Les soldats ne sont pas loin des principaux points de contrôle entourant le palais présidentiel, ils sont équipés de mitrailleuses lourdes et de lance-roquettes, a affirmé mardi à l'Agence France-PresseAFP Saido Mumin, un résident du quartier présidentiel, à propos de ces hommes armés.
Un autre habitant du quartier, Abdukadir Ahmed, a confié que, même si la situation était calme, il était très inquiet quant à une possible explosion de violences.
Des hommes politiques et leaders traditionnels ont tenté de calmer la situation.
Certains milieux politiques et chefs traditionnels ont commencé à discuter avec les deux camps pour désamorcer la crise, mais les efforts sont toujours en cours, a indiqué à l'Agence France-PresseAFP sous couvert d'anonymat un responsable au sein du bureau présidentiel.
Entamé il y a plusieurs mois, le bras de fer entre le président et son premier ministre s'est durci ces derniers jours.
Farmajo a d'abord retiré samedi à son premier ministre la charge d'organiser les élections attendues depuis le début de l'année, puis l'a suspendu lundi en l'accusant d'être impliqué dans une affaire de corruption.