Crise politique à Londres : deux ministres claquent la porte du cabinet Johnson
Radio-Canada
Les ministres britanniques des Finances et de la Santé ont annoncé mardi qu'ils quittaient leurs fonctions, des départs qui fragilisent encore davantage la position du premier ministre Boris Johnson après que celui-ci a tenté de s'excuser pour un nouveau scandale secouant son administration.
Rishi Sunak et Sajid Javid ont présenté leurs démissions dans des lettres adressées à Boris Johnson, à quelques minutes d'intervalle, dans lesquelles ils ont remis en question la capacité de l'ancien maire de Londres à diriger une administration répondant à des standards.
Ces deux démissions ont été annoncées juste après que Boris Johnson s'est exprimé à la télévision pour présenter ses excuses pour n'avoir pas réalisé qu'un ancien membre de son administration n'était pas un choix adéquat, alors que celui-ci avait été mis en cause dans des accusations d'inconduite sexuelles à son encontre.
Pendant des mois, Rishi Sunak et Sajid Javid avaient publiquement soutenu Boris Johnson face aux scandales ayant éclaboussé son administration, dont le Partygate – les fêtes alcoolisées organisées à Downing Street en dépit alors des restrictions sanitaires face à l'épidémie de COVID-19.
Rishi Sunak, qui aurait eu en privé d'importants désaccords avec Boris Johnson sur les dépenses publiques, a dit n'avoir pas pris sa décision à la légère, dans un contexte économique délicat à la suite de la crise sanitaire, de la guerre en Ukraine et d'autres défis importants.
« Le public attend à juste titre que le gouvernement se conduise de la bonne façon, avec compétence et sérieux. Je pense que ces standards méritent d'être défendus et c'est pour cela que je démissionne. »
D'après la BBC, la ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, a assuré qu'elle restait à 100 % derrière le dirigeant conservateur.
Sajid Javid a, lui, déploré que l'opinion publique et les parlementaires aient perdu confiance dans la capacité de Boris Johnson à gouverner dans l'intérêt national.
Je regrette de devoir vous dire [...] qu'il me paraît clair que la situation ne changera pas sous votre direction et que vous avez aussi perdu ma confiance, a-t-il écrit à Boris Johnson, lequel a surmonté de peu le mois dernier une procédure lancée par des députés de son Parti conservateur en vue de le destituer.