Crise du logement, crise climatique: agir sur deux fronts
TVA Nouvelles
Nous nous battons contre deux monstres. Le premier, la crise du logement, s’en prend à tout le monde mais pénalise surtout les plus faibles d’entre nous, ceux qui n’ont pas les moyens de suivre l’augmentation des prix en habitation. Le deuxième, la crise climatique, exerce déjà le bout de ses griffes, mais nous savons que ses attaques vont bientôt se faire plus violentes.
Depuis quelque temps, le deuxième monstre se nourrit du premier.
Ce qui pèse le plus lourd dans notre bilan carbone, ce sont nos déplacements. Les émissions de gaz à effet de serre du transport routier ont augmenté de 60% depuis 1990, et cette tendance se poursuit.
Pour alléger le bilan carbone des transports, c’est connu, la meilleure stratégie est de réduire le nombre de kilomètres parcourus. L’ennui, c’est que nous habitons de plus en plus loin. Donc, nos trajets sont de plus en plus longs, que ce soit vers le travail, les commerces, nos loisirs ou nos amis.
Ce n’est pas toujours par choix que nous étirons le temps à passer chaque jour dans nos voitures. Bien sûr, l’attrait de la nature et le désir de quitter la ville existent. Mais pour bien des gens, s’éloigner est surtout le moyen de payer moins cher son hypothèque ou son loyer.
C’est surtout vrai, bien sûr, dans les grandes villes et les régions urbaines, là où la pression foncière est forte. Mais c’est dans ces endroits que se joue la lutte contre les changements climatiques, car c’est là que vit près des trois quarts de la population québécoise.
Vivre en ville est devenu trop cher et c’est notamment pour cela que nos villes s’étalent, à la recherche de terrains bon marché et de logements abordables. Elles nourrissent ainsi le monstre climatique, à coups de déplacements motorisés de plus en plus longs.
Pour dompter les deux monstres, il faut agir sur deux fronts: protéger le parc actuel et soutenir la construction de plus de logements au cœur des villes.
Lançons tout de suite un grand chantier de rattrapage en logement social et communautaire. Le déficit à combler est énorme. Construire des logements hors marché doit être une priorité. Plus personne ne devrait rester sur une liste d’attente.