Crise du logement au Québec : « On a perdu le contrôle »
Radio-Canada
« On a perdu le contrôle complètement de la crise du logement », croit Mario Mercier, porte-parole de l’Association des locataires de Sherbrooke. « Chez nous, les gens qui se retrouvent à la rue au 1er juillet doublent tous les ans. »
Plusieurs immeubles abritant des logements à prix modiques ont été détruits pour laisser place à de nouvelles constructions, bien trop chères pour les anciens locataires. Un quatre et demie à 1400 $, les gens ne peuvent pas se payer ça, observe-t-il.
La situation est semblable dans plusieurs villes du Québec, souligne Cédric Dussault, porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ).
C’est sans précédent ce qu’on vit actuellement. Dans toutes les régions, on a des problèmes.
« Dans l’ensemble du Québec, il y a une pénurie, voire une absence quasi totale de logements abordables. »
À Sherbrooke, le taux d’inoccupation moyen est à 0,9 %. C’est moins que la moyenne québécoise pour les villes de plus de 10 000 habitants (2,5 %), mais plus que bien d’autres villes.
Dans un marché équilibré, le taux d'inoccupation devrait se situer autour de 3 %.
Ces dernières années, il y a eu une augmentation des évictions et des reprises de logement, rapporte M. Dussault, même dans des régions qui n’avaient jamais connu ce genre de problème et où il n’y a donc pas de comité logement pour venir en aide aux locataires touchés.
Les besoins ont explosé à l'extérieur des centres urbains et les ressources ne sont pas là, ni les groupes de défense des droits ni les aides municipales, explique-t-il. On n’avait jamais vécu ça.