Crise des opioïdes: Trudeau «a fait tout ce qu’il fallait faire», selon un expert
TVA Nouvelles
La crise des surdoses qui sévit au Canada aurait pu être évitée, ou du moins très largement atténuée, selon Louis Letellier de St-Just, avocat en droit de la santé et président de l’Association des intervenants en dépendance du Québec.
Dans une entrevue à TVA Nouvelles, M. Letellier de St-Just a déclaré que les décisions politiques prises entre 2005 et 2015 par le gouvernement conservateur de Stephen Harper font partie des causes de la crise actuelle.
«Ce gouvernement a retiré de la stratégie nationale sur les drogues un des piliers principaux qui est la réduction des méfaits pour mettre davantage d'énergie et de ressources sur le resserrement des mesures législatives et faire de la crise des surdoses une affaire de droit criminel et non pas une affaire de santé», a-t-il expliqué.
Interrogé sur la responsabilité politique de cette crise, il a ajouté que «ce sont aux gouvernements d’agir» en priorité, rappelant qu’il s’agit d’une crise nationale depuis 2016. Il estime par ailleurs que depuis, le gouvernement Trudeau «a fait tout ce qu'il fallait faire».
M. Letellier de St-Just s’est dit inquiet des chiffres alarmants qui entourent cette crise, notamment à Toronto où «plus de 523 décès par surdose ont été enregistrés l'année dernière, soit à peu près l'équivalent de décès par surdose pour tout le Québec».
L’avocat en droit de la santé a également rappelé qu’en Colombie-Britannique, la question de la décriminalisation des drogues a fait l’objet d’une demande de la part du gouvernement: «On a voulu faire penser que la décriminalisation en Colombie-Britannique est un échec [mais] ce n'est pas un échec, c'est un projet de trois ans, et c'est la première année. C'est normal qu'il faille revoir la manière de faire les choses, mais on ne viendra pas recriminaliser».
Pour lui, il est aussi important de s'attaquer au crime organisé, «qui est en train de prendre totalement le dessus sur les interventions des gouvernements».