Crise des migrants : le ton monte entre la Pologne et le Bélarus
Radio-Canada
La tension grimpe à la frontière orientale de l'Union européenne : la Pologne a dénoncé mardi l'arrivée d'une vague de migrants venus du Bélarus comme une « attaque hybride » menaçant l'UE tout entière et Minsk a mis en garde Varsovie contre des « provocations » à la frontière.
Varsovie avait averti lundi de l'arrivée d'au moins 3000 à 4000 migrants à sa frontière avec le Bélarus, théâtre depuis cet été d'une crise migratoire, et bloqué une tentative de passage en masse.
Nous ne nous laisserons pas intimider et nous défendrons la paix en Europe avec nos partenaires de l'OTANOrganisation du traité de l'Atlantique nord et de l'UEUnion européenne, a tweeté mardi le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.
Sceller la frontière polonaise relève de notre intérêt national. Mais aujourd'hui, c'est la stabilité et la sécurité de l'UEUnion européenne tout entière qui est en jeu. Cette attaque hybride du régime Loukachenko nous vise tous.
M. Loukachenko est accusé par l'UEUnion européenne d'orchestrer l'arrivée de migrants et réfugiés en réponse aux sanctions européennes contre son pays après sa répression brutale de l'opposition, ce qu'il dément. Au moins 10 migrants sont morts dans la région, dont 7 du côté polonais de la frontière, selon le quotidien polonais Gazeta Wyborcza.
La Pologne a envoyé des milliers de soldats à la frontière, a construit une clôture en barbelés et a appliqué un état d'urgence, interdisant aux journalistes d'y travailler.
De son côté, le Bélarus a mis en garde la Pologne contre toute provocation à la frontière commune.
Nous tenons à mettre en garde à l'avance la partie polonaise contre l'utilisation de toute provocation contre le Bélarus pour justifier d'éventuelles actions belliqueuses illégales contre les migrants, des personnes désavantagées, non armées et parmi lesquelles figurent nombre de femmes et d'enfants, a indiqué mardi dans un communiqué le ministère bélarusse des Affaires étrangères.
Le ministre bélarusse de la Défense a rejeté les accusations sans fondement et non étayées de Varsovie, l'accusant de faire délibérément monter les tensions.