Crise de la qualité de l’air : des médecins ont empiré la situation, selon Claire Bolduc
Radio-Canada
La préfète de la MRC de Témiscamingue, Claire Bolduc, aurait affirmé lors d’une rencontre avec le directeur national de la santé publique, le docteur Luc Boileau, que des médecins de Rouyn-Noranda « décrédibilisent l’INSPQ et la santé publique » dans le dossier de la Fonderie Horne. Elle remet aussi en doute la crédibilité des comités Arrêt des rejets et émissions toxiques à Rouyn-Noranda (ARET) et du regroupement Mères au front de Rouyn-Noranda.
À la suite d’une demande d’accès à l’information, Radio-Canada a pu obtenir copie du compte-rendu d’une rencontre ayant eu lieu le 2 septembre entre le Dr Boileau, des préfets de la région, la Ville de Rouyn-Noranda et le c.a. du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue.
On peut y lire que Claire Bolduc considère que les médecins ont empiré la situation et décrédibilisé l’INSPQ et la santé publique. Elle souhaite qu’on agisse sur ce point.
En entrevue, Mme Bolduc a tenu à préciser ses propos. Tout le monde devrait travailler dans la même direction. J’étais préoccupée du fait que deux instances dans un dossier majeur ne portent pas un discours similaire et j’étais préoccupée de l’impact sur la crédibilité de l’Institut national de santé publique (INSPQ), a-t-elle expliqué en mentionnant avoir demandé une modification du compte-rendu de la réunion.
La préfète du Témiscamingue estime que les divergences exprimées publiquement ont en quelque sorte semé la confusion.
« Deux instances auxquelles la population se réfère pour une information donnée ne parlent pas d’une même voix ou énoncent des préoccupations qui ne vont pas dans le même sens. Oui, c’est préoccupant pour la crédibilité de l’un et de l’autre. »
Le docteur Frédéric Bonin, qui fait partie du groupe de médecins ayant pris la parole publiquement à plusieurs reprises dans le dossier de la qualité de l’air à Rouyn-Noranda, se demande quelles sont les compétences de Mme Bolduc pour juger leur travail.
« J’ai de la misère à voir son expertise au niveau de la santé. Nous, on a analysé les données de façon très rigoureuse, très poussée, puis plus on fouillait, plus on était inquiets. C’est pour ça qu’on a pris des positions fermes au niveau public pour un changement important au niveau des émissions de la Fonderie Horne. »
Dans le compte-rendu de la rencontre, le ministère de la Santé et des Services sociaux qualifie la position des médecins comme étant extrémiste.