Crise de l’habitation : l’inquiétant recul des mises en chantier
Radio-Canada
La crise de l'habitation est complexe et le retour vers un marché équilibré demandera une réponse multidimensionnelle de la part des différents paliers gouvernementaux. Des mesures pour stimuler les mises en chantier, qui connaissent un recul inquiétant depuis quelques mois, paraissent nécessaires pour amorcer le processus.
Avec un taux d'inoccupation de 1,7 %, son plus bas en plus de 20 ans, le Québec est loin d’être la seule province canadienne à faire face à une pénurie de logements.
En effet, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) estime que 3,5 millions d’unités supplémentaires devront être construites partout au pays pour rétablir l’équilibre du marché [avec un taux d'inoccupation de 3 %] et l’abordabilité.
Le problème, c’est que les mises en chantier ont reculé de 25 % le mois dernier par rapport à l’année 2022.
À Montréal, c’est 73 % de baisse des constructions en mai par rapport à l’an dernier. Et depuis le début de l’année, c’est 54 % de moins, a fait remarquer Maxime Rodrigue, président-directeur général de l’Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ), en entrevue à l'émission Les faits d’abord.
C’est criant, a-t-il poursuivi. Il faut avoir des mesures immédiates pour remettre les chantiers en branle.
Selon M. Rodrigue, il est possible d’agir sur certaines causes structurelles qui freinent les mises en chantier. Par exemple, en allégeant la réglementation, principalement les règles d’émissions de permis; en modernisant la loi sur les relations de travail dans l’industrie de la construction pour être attractif avec la main-d’œuvre; et aussi en assurant un financement suffisant pour supporter le logement social et abordable.
Le maire de Laval, Stéphane Boyer, croit que les villes ont effectivement un rôle à jouer pour favoriser la reprise des constructions d’habitation en allégeant le fardeau administratif des promoteurs immobiliers.
« On ne veut pas abaisser les standards de nos réglementations. On veut s’assurer que les projets qui se construisent s’intègrent bien dans la ville, répondent [aux impératifs de] développement durable et soient sécuritaires », insiste M. Boyer.