Crise à la Laurentienne : une mise à l’abri des créanciers « stratégiquement planifiée »
Radio-Canada
Le bureau de la vérificatrice générale de l’Ontario a rendu public mercredi matin son rapport préliminaire sur le déroulement de la crise financière de l’Université Laurentienne, qui remet en doute le recours à la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC).
En février 2021, l'Université Laurentienne de Sudbury, dans le Nord de l'Ontario, se plaçait sous la protection de ses créanciers, le premier établissement du genre au Canada à le faire. Deux mois plus tard, elle supprimait 70 programmes, dont 29 en français, et licenciait une centaine de professeurs.
Salaires de la haute direction trop élevés, investissements immobiliers peu réfléchis, culture de peur, le rapport de la vérificatrice générale Bonnie Lysyk tranche dans le vif un an après cet événement marquant.
D’emblée, Mme Lysyk affirme que ce rapport ne constitue même pas la totalité des découvertes de son bureau au sujet de la crise financière à la Laurentienne.
En raison du manque constant de collaboration de la Laurentienne et comme celle-ci a constamment tardé à nous donner un accès sans entrave aux documents et aux personnes, il est peu probable que nous puissions déposer notre rapport d’audit spécial avant la dissolution de l’Assemblée législative, peut-on lire en tête du rapport.
Si le rapport complet pourrait être déposé après les élections ontariennes le 4 juin prochain, le document présenté mercredi contient tout de même de l’information qui permet de mieux comprendre ce qui s’est passé, notamment en ce qui concerne l’utilisation de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagniesLACC.
Nous croyons que la Laurentienne n’était pas tenue de se placer à l’abri de ses créanciers en vertu de la LACC. Elle a stratégiquement planifié et choisi de le faire devant la Cour supérieure de justice de l’Ontario le 1er février 2021, indique le rapport.
On y affirme également que près d’un an avant que la Laurentienne demande la protection en vertu de la LACC, elle avait retenu les services d’avocats et d’autres consultants pour examiner des options stratégiques. Cependant, elle mettait surtout l’accent sur la demande de protection en vertu de la LACC.
Le rapport de la vérificatrice générale fait aussi état d’une Université Laurentienne qui n’a pas essayé de régler ses problèmes financiers avec le ministère des Collèges et Universités de l'Ontario de manière normale.