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Cri du cœur d’une PME: «On paie de l’impôt comme une multinationale, mais on est deux employées»
Le Journal de Montréal
«On nous enlève de l’argent comme si on était une multinationale, mais on est juste deux employées», peste une entrepreneure de Québec, qui doit envoyer 8000$ de plus à l’impôt chaque année parce que son entreprise est jugée trop petite par Revenu Québec, une mesure maintenue dans le dernier budget en dépit des revendications des groupes de défense des PME.
«Si j’avais juste un employé de plus, je sauverais plusieurs milliers de dollars en impôt», se désole Kathleen McMartin, qui a une petite entreprise de comptabilité dans le secteur des Saules, à Québec. «C’est une injustice flagrante!»
Cette «injustice», les petites entreprises comme celle de Mme McMartin ont coutume de l’appeler la «règle des 5500 heures».
Sous cette barre, qui équivaut à peu près à trois employés à temps plein, les PME qui œuvrent dans les secteurs des services et de la construction doivent envoyer une plus grosse portion de leurs revenus au fisc, car ils n’ont plus droit à la totalité de la déduction pour petite entreprise (DPE) qui fixe le taux d’imposition des PME à 3,2%.
Dépendamment du nombre d’heures travaillées, ces très petites entreprises voient donc leur taux augmenter graduellement jusqu’à celui des plus grosses entreprises, soit 11,5%, quand elles sont sous le seuil de 5000 heures. Il s’agit d’une majoration de 259%.
C’est précisément ce que vivent Kathleen McMartin et son associée, Manon Paré Monier. «À deux, on travaille 4160 heures par année», explique cette dernière.
«Je voudrais bien m’en sauver et engager une troisième personne, mais il faudrait que j’aie du travail à lui donner», soupire Mme McMartin. «Ça ne se fait pas en claquant des doigts!»