Crabe des neiges : le Canada atlantique fustige le Japon qui s’approvisionne en Russie
Radio-Canada
Des pêcheurs du Canada atlantique sont frustrés que le Japon importe des produits russes bon marché plutôt que du crabe des neiges canadien, et les ministres fédéraux et les premiers ministres provinciaux concernés affirment qu'ils portent la question à l'attention des autorités japonaises.
Pour sa part, le Japon repousse les affirmations selon lesquelles ses décisions commerciales sapent les sanctions des pays du G7 contre la Russie ou qu'elles ont un effet important sur l'industrie canadienne.
Les prix du crabe des neiges ont chuté à Terre-Neuve-et-Labrador, passant de 7,60 $ la livre au début de la saison de l'an dernier à un prix d'ouverture de 2,20 $ cette année. Les pêcheurs de la province ne sont pas encore parvenus à vendre le surplus de l'an dernier, même si le prix pourrait encore augmenter.
Les analystes affirment que le crabe des neiges est une espèce lucrative pour le Canada atlantique et qu'il s'agissait de la deuxième plus grande exportation de fruits de mer du pays en 2021. Les prix du marché ont atteint des niveaux record au plus fort de la pandémie de COVID-19, mais ont commencé à chuter l'année dernière.
Les États-Unis ont bloqué les ventes de la Russie pour punir le pays de son invasion de l'Ukraine en février 2022, et sa propre pêcherie de crabe en Alaska s'est effondrée, rendant Washington dépendant du Canada. Les clients américains ont boudé le crabe canadien coûteux pendant une période de prix alimentaires gonflés, laissant invendus environ 10 millions de livres de crabe canadien pêché l'année dernière.
Pendant ce temps, la Russie a inondé d'autres parties du marché international avec des produits bon marché. La Corée du Sud et le Japon autorisent toujours ces importations et le Japon est devenu la cible d'une campagne des politiciens canadiens.
Le magazine spécialisé japonais Toyo Keizai a rapporté qu'en octobre dernier, le Japon avait augmenté ses importations de toutes les formes de crabe russe de 50 % par rapport à la même période l'année précédente.
Le porte-parole du Parti conservateur en matière de pêche, Clifford Small, a soulevé la question au Parlement ces derniers mois, affirmant qu'Ottawa devrait faire pression sur le Japon pour qu'il interdise le crabe russe par mesure de solidarité entre les pays du G7. Pour sa seule province natale de Terre-Neuve-et-Labrador, les exportations de crabes des neiges ont représenté des ventes de 886 millions $ en 2021.
Il y a une semaine, la ministre du Commerce international, Mary Ng, a répondu lorsque le député Small a demandé si le gouvernement du Canada avait explicitement demandé aux alliés asiatiques de sanctionner le crabe russe.