CPE c. garderies privées subventionnées: petite leçon de financement
TVA Nouvelles
Depuis quelques semaines, plusieurs informations incorrectes circulent au sujet du financement dans le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance au Québec. Il nous importe d’apporter des rectifications sur la gestion des fonds publics.
125 000$ de surplus; c’est ce qu’ont produit, en moyenne, les garderies privées subventionnées pour l’année 2022-2023. C’est plus de 1,5 fois plus qu’en CPE. Dans un CPE, entreprise à but non lucratif, chaque dollar doit être réinvesti dans la qualité éducative et les services aux enfants. Les garderies, quant à elles, sont des entreprises commerciales à but lucratif, subventionnées par l’État. C’est à se demander où vont ces centaines de milliers de dollars.
Ces garderies privées subventionnées, à but lucratif, ont des surplus cumulés moyens de 425 000$ pour 2022-2023. En d’autres mots, nos fonds publics financent le profit de propriétaires privés.
À la lumière du récent rapport de la vérificatrice générale du Québec sur la qualité des services de garde éducatifs, on peut s’interroger sur les choix faits, alors que les CPE obtiennent des scores de 79% et les GS, de 43%.
Investir en CPE, c’est investir dans sa communauté. Par exemple, l’immeuble qui, convenons-le, est financé par l’État, est un bien collectif. De l’autre côté, les garderies subventionnées à but lucratif bénéficient aussi de fonds publics, jusqu’à la hauteur de 45 000$ par année pour financer leur hypothèque, bien que le profit de la revente de leur immeuble soit entièrement privé.
Par ailleurs, le financement des garderies privées subventionnées a déjà été analysé en profondeur, lors de la refonte du financement de 2017, ce qui a permis une majoration substantielle pour les garderies privées subventionnées. Pourtant, les répercussions positives sur la qualité des services se font toujours attendre.
N’en déplaise à certains, c’est justement le statut juridique, le modèle de gouvernance, qui permet un traitement des plaintes plus efficient de même que davantage de qualité.
Dans un CPE, des parents jouent un rôle actif et participent au processus décisionnel en étant sur le conseil d’administration. En garderie, c’est une tout autre histoire: les parents font partie d’un comité consultatif et les gestionnaires ont le dernier mot sur les décisions et les orientations de la garderie.
Les services de garde éducatifs sont le premier jalon de l’éducation. Le modèle des garderies à but lucratif ne permet pas de dégager la qualité nécessaire pour développer le plein potentiel des tout-petits.