
COVID-19 et nouvelles mesures : entre résilience et découragement
Radio-Canada
Le verdict est tombé jeudi soir : alors que le variant Omicron se répand comme traînée de poudre dans la province, Québec recule sur les rassemblements des Fêtes et réduit à 50 % la capacité des restaurants et des salles de spectacles. Une série de mesures qui ont un air de déjà-vu, et qui désolent bon nombre d'entrepreneurs de la région qui doivent s'y plier.
On dirait que c'est de plus en plus dur à chaque fois, moralement. C'est quoi... la cinquième vague? Ça fait 21 mois maintenant... c'est triste à dire mais on s'en vient habitué, affirme le chef propriétaire du restaurant l'Arlequin à Rimouski, Tommy Roy.
Cette fois, il ne s'est pas fait prendre toutefois. Avant même l'annonce gouvernementale, il avait déjà décidé de maintenir sa salle à manger à 50 % de sa capacité et de ne pas prendre de réservations de grands groupes pour les célébrations du temps des Fêtes. Ce n'est pas le cas de la majorité de ses collègues, cependant, qui devront jongler avec les nouvelles mesures à compter de lundi.
J'ai plein de collègues qui étaient pleins pour la semaine prochaine et qui regardent leur 80, 50 clients. Il faut qu'ils décident qui vient, qui vient pas, un peu comme chez vous pour les partys de Noël..., se désole-t-il.
On va regarder ça, voir comment on peut tout réorganiser, encore une fois, indique pour sa part le propriétaire du restaurant 9 déjeuner et du bar La P'tite grenouille de Rimouski, Steven Guimont Corriveau.
Depuis le début de la crise, je considère que l'industrie fait de gros efforts, chaque fois le gouvernement promet de l'aide, mais l'aide ne vient pas..., dit-il.
Québec a effectivement promis d'aider les entrepreneurs qui seront à nouveau touchés par les mesures sanitaires, mais les démarches pour obtenir un dédommagement sont souvent pénibles et les règles sont changeantes, déplore Tommy Roy. Surtout, cette aide ne rapporte pas de revenus ni de clients chez les restaurateurs.
« Les aides, oui il y en a, mais il faut perdre pour en avoir. Une entreprise, c'est pas juste de la survie. Une entreprise de restauration, c'est déjà difficile. Avec tout ça tu rajoutes les restrictions de la pandémie... »
À cela s'ajoutent les clients parfois mécontents et la gestion des denrées périssables dans les restaurants, qui, souvent, ont préparé leurs commandes d'aliments depuis longtemps en vue de l'achalandage du temps des Fêtes.