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COVID-19: Détruire les mythes et les croyances autour des vaccins
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Après plus d’un an et demi de pandémie de COVID-19, les doutes du public autour de l’efficacité et de la légitimité de la vaccination subsistent encore et toujours. Les mythes et les croyances autour des vaccins contribuent à renforcer la méfiance et les incertitudes. Comment détruire les fausses informations qui circulent, et ainsi regagner la confiance du public?
Les principaux vaccins qui continuent à être administrés au Canada depuis la fin du printemps sont les deux vaccins à ARNm, Pfizer-BioNTech et Moderna. Je décortiquerai ainsi les mythes les entourant, ainsi que leurs effets indésirables potentiels.
En tant que médecin-virologue, j’estime qu’une bonne communication destinée à dissiper les doutes contribue à augmenter la confiance et l’adhésion du public sur la sécurité des vaccins anti-Covid-19.
Il importe donc de fournir une appréciation des bénéfices de la vaccination anti-Covid-19 en comparaison aux risques potentiels de la maladie à Covid-19 elle-même et de ses conséquences parfois graves. Il est essentiel de comparer les effets indésirables dont la gravité diffère d’une personne à une autre, y compris les risques potentiels minimes associés au vaccin anti-covid-19 avec les grands bienfaits de cette vaccination.
Les vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna sont tous deux des vaccins à ARN messager (ARNm) qui utilisent une technologie nouvelle. Le code de l’ARNm contenu dans ces nouveaux vaccins est analysé au niveau du cytoplasme (fluide semi-visqueux à l’intérieur d’une cellule) des cellules du système immunitaire de l’organisme. La traduction (processus durant lequel l’information contenue dans les molécules d’ARNm est utilisée pour construire des protéines) de ce code entraîne la synthèse d’une partie de la « protéine spicule » qui est identique à celle située à la surface du nouveau coronavirus.
La présence de cette protéine est suffisante pour que notre organisme apprenne à développer des anticorps spécifiques à cette composante du virus, déclenchant une réponse immunitaire. Ainsi, dans l’éventualité d’une « vraie » infection, le système immunitaire sera déjà prêt à neutraliser le virus et l’empêcher de se répandre dans l’organisme. La vaccination permet donc à l’organisme de développer, au préalable, des anticorps exclusifs à la protéine spicule du nouveau coronavirus, afin d’être capable de défendre l’organisme dès le début de l’infection en cas de contamination.
Comme tous les médicaments et autres vaccins, les vaccins contre la Covid-19 peuvent provoquer des effets secondaires. Il est néanmoins nécessaire d’éviter l’amalgame entre des effets indésirables très rares tels que les thromboses, rapportées après la vaccination avec AstraZeneca et Johnson et Johnson, et les effets indésirables typiques qui sont rapportés après les vaccins Pfizer/BionTech ou Moderna.