COVID-19 au Brésil : accablé par des sénateurs, Bolsonaro ne se dit « coupable de rien »
Radio-Canada
Accusé d'avoir « délibérément exposé » les Brésiliens à une « contamination de masse » par la COVID-19 par une commission d'enquête du Sénat (CPI) qui a demandé mercredi son inculpation pour dix crimes, le président Jair Bolsonaro s'est dit « coupable d'absolument rien ».
Nous savons que nous avons fait ce qu'il fallait dès le début, a-t-il insisté, au cours d'une cérémonie officielle dans l'État du Ceara (nord-est).
Le rapport final de la CPIcommission d'enquête du Sénat, présenté mercredi, désigne pourtant le président d'extrême droite comme ayant été le principal responsable des erreurs du gouvernement pendant la pandémie qui a fait plus de 600 000 morts au Brésil.
Outre le crime contre l'humanité, qui pourra être jugé à la Cour pénale Internationale de La Haye, le rapporteur Renan Calheiros a retenu neuf chefs d'accusation allant du charlatanisme à l'incitation au crime en passant par les infractions aux mesures sanitaires et la prévarication.
Le président a commis de nombreux crimes et il va payer, a déclaré le président de la CPIcommission d'enquête du Sénat, Omar Aziz, à l'ouverture de la session de mercredi.
Ces accusations gravissimes devraient néanmoins avoir une portée surtout symbolique pour l'heure, Jair Bolsonaro bénéficiant d'appuis au Parlement à même de lui éviter l'ouverture d'une procédure de destitution. De même, le procureur général Augusto Aras, un de ses alliés, peut faire barrage à toute inculpation.
L'impact politique pourrait toutefois s'avérer désastreux pour cet ancien capitaine de l'armée, dont la popularité est déjà à son plus bas. Il est à cet égard loin d'être assuré d'être réélu dans un an, tant il est largement distancé dans les sondages par l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.