
COVID-19 : Omicron cause des maux de tête aux agriculteurs canadiens
Radio-Canada
L'industrie agricole du Canada, qui souffre d'un manque chronique de personnel, avertit qu'un absentéisme accru lié au variant très contagieux Omicron pourrait mettre à rude épreuve les systèmes de production alimentaire au pays.
Les effets se font déjà ressentir. Cette semaine, un abattoir du Québec a choisi d'euthanasier des milliers de poulets qui n'ont pas pu être transformés, disant que l'augmentation des infections à la COVID-19 parmi ses employés ainsi que les retards fédéraux dans le traitement des demandes de travailleurs étrangers temporaires avaient provoqué une pénurie de personnel prolongée.
Les fermes de champignons du pays sont aussi confrontées à des niveaux d'absentéisme sans précédent qui menacent la survie de certains exploitants, selon Janet Krayden spécialiste de la main-d'œuvre à l'Association canadienne des producteurs de champignons.
Dans l’ouest, l'industrie bovine surveille de près la situation dans les grandes usines de transformation de la viande de l'Alberta, qui restent jusqu'à présent opérationnelles, mais qui ont été le site de certaines des plus grandes éclosions en 2020.
La présidente de la Fédération canadienne de l'agriculture Mary Robinson déclare qu'il y a très peu d'aspects de la production alimentaire qui ne sont pas vulnérables aux pénuries de main-d'œuvre et aux interruptions liées à la COVID-19.
Les fermes laitières sont une préoccupation. Les vaches doivent être nourries, traitées et soignées, dit-elle. L'industrie porcine est aussi préoccupante. Vous ne pouvez pas empêcher une truie de mettre bas. Vous allez avoir des milliers et des milliers d'animaux qui naîtront, vous ne pouvez pas ralentir cela.
La nature rurale et isolée des emplois agricoles et le caractère physique du travail sont deux des raisons à l'origine d'une pénurie de travailleurs chronique qui dure depuis longtemps dans l'agriculture canadienne. En 2014, les producteurs agricoles primaires ont perdu 1,4 milliard de dollars de ventes potentielles en raison de l'incapacité de trouver des travailleurs, selon Mary Robinson.
Une somme qui a atteint 2,9 milliards de dollars en 2020, en grande partie en raison de l'impact de la COVID-19 sur le recrutement de la main-d'œuvre.
C'est près de 4 % des ventes totales du secteur que nous avons perdues, a déclaré Robinson. Ce sont des opportunités perdues pour tout le pays.