COVID-19 : les Québécois ont baissé la garde cet été
Radio-Canada
La hausse du nombre de cas de COVID-19 observée en cette septième vague n'est peut-être pas étrangère à la perception qu'avaient les Québécois de la pandémie à l'aube de la saison chaude. Selon des données de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), jamais l'intention de se prémunir contre le virus n'a été aussi faible au sein de la population.
Les autorités ont d'ailleurs senti le besoin de faire le point sur la situation sanitaire au Québec jeudi. Le directeur national de la santé publique, le Dr Luc Boileau, n'a pas caché que les grands rassemblements comme le Festival d'été de Québec ont contribué à générer de nouveaux cas de COVID-19.
Les employés de la santé, pour beaucoup, ont fréquenté le Festival. Ils sont revenus et ont eu [la COVID] au bout de quelques jours. Quand un employé de la santé a la COVID, on essaie de ne pas le ramener tout de suite dans le milieu hospitalier, a-t-il dit. Il a invité la population à la prudence pour la suite et l'a encouragée à porter le masque.
Pendant que le nombre de cas augmente, le système de santé est de nouveau mis sous pression.
Plusieurs ingrédients étaient réunis pour une nouvelle vague d'infections, si on en croit les données de l'INSPQ, qui tient des sondages bihebdomadaires sur les attitudes et sur les comportements de la population par rapport à la pandémie.
Entre le 24 juin et le 6 juillet, le coup de sonde a mesuré la plus faible adhésion aux mesures de prévention de la transmission de la COVID-19 depuis le début de ces sondages, en octobre 2020. Au cours de cette période, à peine une personne sur quatre disait toujours se laver les mains et maintenir une distanciation physique avec les autres.
Cette proportion s'est graduellement effritée au fil du temps. Elle atteignait 55 % à l'automne 2020 et 48 % durant la vague Omicron, l'hiver dernier. Il y a réellement une diminution de l'adhésion. Ce n'est pas surprenant dans un contexte où les mesures obligatoires ont été enlevées, affirme Ève Dubé, anthropologue et chercheuse à l'INSPQ.
Chez les 18-24 ans, la proportion est encore moindre, soit à 13 %. Les personnes âgées de plus 60 ans continuent de se protéger davantage, alors qu'un tiers dit toujours adopter des comportements barrières contre la COVID-19.
Évidemment, les personnes plus âgées peuvent se sentir plus à risque si elles attrapent la COVID, donc elles ont généralement tendance à continuer de suivre ces mesures-là, alors que chez les plus jeunes, on dit "jamais" ou "parfois", note Mme Dubé.