
COVID-19 : l’Ontario a versé 210 millions à des PME non admissibles, selon la VG
Radio-Canada
La vérificatrice générale de l'Ontario, Bonnie Lysyk, affirme que le gouvernement Ford a fait preuve d'un manque de vérifications « troublant » dans son aide aux entreprises durant la pandémie.
Dans son rapport annuel publié mercredi, la vérificatrice indique que 14 500 PME non admissibles se sont partagé 210 millions de dollars dans le cadre du programme de Subvention ontarienne de soutien aux petites entreprises.
Mme Lysyk précise que la province n'a pas cherché à recouvrer ces sommes.
Elle ajoute que les cas de 212 autres entreprises qui ont touché 6 millions au total font toujours l'objet d'enquêtes.
Le programme, qui a clôturé le printemps dernier, offrait une aide de 10 000 $ à 20 000 $ en 2020 (suivie d'un autre versement possible de valeur égale au printemps 2021) aux entreprises de moins de 100 employés qui avaient dû fermer leurs portes ou avaient subi une perte de revenus de plus de 20 % à cause du confinement provincial.
Or, selon la vérificatrice, les pertes de nombre de requérants étaient inférieures à 10 000 $, mais ils ont tout de même reçu cette somme minimale prévue dans le programme. En fait, 46 % des PME qui ont reçu de l'aide ont touché plus d'argent qu'elles n'en avaient perdu, pour un total de 714 millions en trop payés, indique le rapport.
« Je comprends que le gouvernement faisait face à une crise sans précédent. Toutefois, même en temps de crise, il devrait y avoir des systèmes en place pour s'assurer que seules les entreprises admissibles reçoivent de l'argent des contribuables et que les fonds soient versés à celles qui en ont le plus besoin. »
Mme Lysyk ne comprend pas pourquoi certaines entreprises durement touchées n'étaient pas admissibles au programme. Elle cite les exemples des nettoyeurs, des buanderies et des entreprises de soins personnels comme les coiffeurs et salons de manucure.
La vérificatrice montre aussi du doigt dans son rapport le programme de Remises pour les impôts fonciers et les coûts d'énergie, qui a pris fin en juillet.