COVID-19 : finalement, tout s’est joué avant la semaine de relâche
Radio-Canada
Si la fermeture des frontières et la mise en place d’une quarantaine pour les voyageurs a eu un impact sur la propagation de la COVID-19 au Québec, le mal était déjà fait avant le début de la semaine de relâche en mars 2020, montre une analyse de milliers de séquences génétiques de CoVSeQ.
Ce regroupement pour le séquençage du SRAS-CoV-2 au Québec a analysé 2921 séquences génomiques (Nouvelle fenêtre) prélevées chez des personnes infectées au cours de la première vague. Ces séquences sont un outil essentiel pour suivre la propagation et l'évolution locales et mondiales du virus et de ses variants.
D’une infection à l’autre, les pathogènes accumulent naturellement des mutations dans leurs génomes. Ces erreurs peuvent être utilisées comme marqueurs de la transmission puisque les génomes qui ont des séquences semblables sont reliés. Les chercheurs peuvent ainsi établir le lien de parenté entre les virus (la phylogénie) et établir d’où provient le virus et comment il se répand.
C’est un peu comme lire des codes barres [pour chaque infection], explique Jesse Shapiro, l’un des auteurs de l’étude, professeur agrégé au Centre de génomique de l'Université McGill.
Parmi les 2921 séquences génomiques analysées chez autant d'individus, les chercheurs estiment que 600 ont été introduites au Québec entre la semaine de relâche (du 29 février au 9 mars 2020) et le 31 mars 2020, soit deux semaines après la fermeture des frontières et une semaine après la mise en place de la quarantaine pour les voyageurs.
Cependant, la plupart de ces cas n’ont pas donné lieu à une transmission à grande échelle, montrent les séquences génomiques analysées. De plus, on a observé que les rapatriements de Canadiens n'ont pas généré de grandes lignées de transmission au Québec (moins de 50 séquences analysées).
Il y a plusieurs infections qui ne mènent à rien, et les mutations de ces infections disparaissent. Ça peut être parce que la personne s’est mise en quarantaine ou parce qu’on a réussi à contenir la propagation, explique M. Shapiro.