
Courir 440 kilomètres en 66 heures sans dormir : l’exploit du Gatinois Éric Deshaies
Radio-Canada
Quand Éric Deshaies a pris le départ du Backyard Ultra, en Colombie-Britannique, il savait que l’épreuve allait être exigeante mentalement et physiquement, mais il avait sous-estimé son plus grand adversaire : le manque de sommeil.
Le concept de ce championnat du monde par équipes est simple : des groupes de 15 coureurs ont pris le départ en même temps, dans 37 pays différents. Tous les participants devaient compléter une boucle de 6,7 km chaque heure.
C’est comme le jour de la marmotte. Tu peux courir très vite, tu peux courir plus lent, mais tu dois être dans la boîte de départ au début de l’heure jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une seule personne, a expliqué le Gatinois, joint par Radio-Canada à son retour de Summerland, où la course canadienne s’est déroulée.
Deshaies a pris le départ à 5 h, samedi matin, et il a couru jusqu'à lundi, 23 h, pour un total de 442,8 km en 66 heures.
Notre parcours au Canada était particulièrement difficile, avec 84 mètres de dénivelé, donc même en courant vite, j’avais de la misère à être en bas de 50 minutes, donc je n’ai pas vraiment dormi pendant 66 heures, a lancé l’homme de 49 ans.
Pour ajouter à la difficulté, il s’était fracturé le gros orteil cinq semaines avant la compétition et souffrait d’un rhume pendant sa course.
« Pendant la course, je n’ai pas vraiment eu de douleurs. Ce qui m’a arrêté, c’est vraiment la fatigue, le besoin de dormir. »
La Belgique a remporté le titre mondial après 101 heures de courses. Merijn Geerts et Ivo Steyaert ont brisé les règles en décidant d’arrêter en même temps, mais ont reçu l’approbation du créateur des Backyard Ultra, Laz Lake.
Je ne dis pas qu’on les aurait battus, mais eux avaient sept mètres de dénivelé, par rapport à 84 mètres, donc ils devaient dormir 12-13 minutes chaque tour, a relativisé Deshaies, qui connaît l’importance de ces précieuses minutes, lui qui travaille dans une clinique du sommeil.