Coupable d’avoir voulu venger la mort de son ado
TVA Nouvelles
Un père endeuillé depuis le décès tragique de son fils dans une violente sortie de route en 2017 a reconnu avoir menacé de tuer le jeune conducteur qu’il tient responsable de l’accident.
Le 9 octobre 2017, cinq jeunes ont fait une violente embardée sur le boulevard Base-de-Roc, à Joliette. Le fils de 14 ans de Marcelo Patricio Herrera Espinoza, ainsi qu’un autre jeune de 17 ans ont péri. Deux autres ados ont été gravement blessés. Seul le conducteur de 15 ans, sans permis de conduire, s’en est tiré indemne.
Après cette tragédie, M. Herrera Espinoza entretenait un vif sentiment de vengeance envers le jeune conducteur. Pendant plus de deux ans, l’accusé a verbalisé son désir de tuer l’ado. Le père endeuillé a été arrêté en novembre 2019, dénoncé par sa conjointe de l’époque trop inquiète de son comportement.
La haine du père s’était accentuée en octobre 2018 lorsqu’il a appris qu’aucune accusation ne serait déposée contre le conducteur. L’homme était alors « devenu parano », « pétait des crises », au point de briser des murs, a résumé hier la procureure de la Couronne au dossier, Me Marie-Josée Bergeron, lors du plaidoyer de culpabilité au palais de justice de Joliette.
Le père a continué de répéter qu’il voulait tuer le jeune, « au nom de son fils », mais a aussi tenté de se procurer une arme à feu. Lors de son arrestation, un couteau de chasse et une machette longue de 30 centimètres ont été retrouvés dans sa voiture.
L’homme a depuis beaucoup cheminé, ayant consulté tant en psychiatrie qu’en psychologie, a insisté hier son avocat, Me Christian Gauthier. L’accusé a ainsi pu plaider coupable à une accusation par voie sommaire, qui prévoit des sentences plus clémentes.
Il a écopé d’une sentence suspendue, assortie à une probation de 15 mois. Selon la Couronne, un tel suivi était nécessaire pour que les survivants de l’accident, qui s’étaient sentis menacés, puissent bénéficier d’un peu de quiétude.
« On ne peut pas se faire justice soi-même », a rappelé Me Bergeron.
« On voit une reprise en main de l’accusé face à son trouble de l’adaptation. Ce n’est pas mineur de savoir que son enfant est décédé dans un accident de la route où un conducteur pourrait avoir mal agi », a conclu le juge de la Cour du Québec, Yves Roy, en rendant la sentence.