Coup d’État au Burkina : la mission ouest-africaine repart confiante de Ouagadougou
Radio-Canada
La mission ouest-africaine venue évaluer la situation au Burkina Faso, quelques jours après un deuxième coup d'État en huit mois, est repartie « confiante » mardi de Ouagadougou, où des manifestants s'étaient rassemblés pour la critiquer.
La mission de cette délégation de la Communauté des États d'Afrique de l'Ouest (CÉDÉAO) s'est achevée en fin d'après-midi.
Elle lui a donné l'occasion d'avoir deux rencontres importantes : une première avec les chefs traditionnels et religieux et la principale rencontre avec le capitaine Ibrahim Traoré, le nouvel homme fort du pays, a déclaré l'ancien président nigérien Mahamadou Issoufou, membre de la délégation et médiateur de la CÉDÉAO pour le Burkina, qui a jugé que le pays avait été pendant le week-end au bord du gouffre.
« Je suis totalement satisfait de l'entretien que j'ai eu avec le capitaine. Nous repartons confiants. »
La CÉDÉAO va continuer à accompagner le peuple burkinabè dans cette épreuve très difficile qu'il traverse, a ajouté M. Issoufou.
Les rencontres se sont tenues à l'aéroport de Ouagadougou où plusieurs dizaines de manifestants affichaient leur hostilité, brandissant des drapeaux russes et scandant des slogans anti-France et anti-CÉDÉAO.
La CÉDÉAO, c'est aujourd'hui une honte, a dit à l'AFP l'enseignant Amadou Sagada, martelant que le peuple burkinabè est debout et ne veut plus se laisser faire.
Non à l'ingérence de la CÉDÉAO, France dégage ou encore Vive la coopération Russie-Burkina, pouvait-on entendre de la part des manifestants.
La délégation était arrivée mardi matin pour rencontrer le capitaine Traoré, qui a renversé vendredi le lieutenant-colonel Damiba, lui-même arrivé au pouvoir lors d'un putsch en janvier.