Cordages et baleines : les homardiers inquiets pour l’avenir de la pêche
Radio-Canada
Les pêcheurs de homard du Québec estiment que le Canada n'est pas prêt à faire la transition vers des engins de pêche qui limitent les empêtrements de baleine tout en étant bien adaptés aux exigences d’une pêche durable.
Les homardiers du Québec jugent que les solutions actuellement envisagées par Pêches et Océans seront désastreuses pour l’environnement et la pêche côtière. Selon eux, d'autres tests et technologies seront nécessaires pour conjuguer pêche durable et protection des mammifères marins.
Tant les homardiers madelinots que ceux de la Gaspésie et de la Côte-Nord et de la Basse-Côte-Nord ont demandé en mars dernier à Pêches et Océans de repousser l’échéance de 2023 à 2025. D’après eux, ces deux ans de répit permettraient de développer des mesures pour protéger les baleines qui seraient mieux adaptées aux spécificités de la pêche au homard.
Les flottilles n’ont reçu jusqu'à maintenant aucune réponse du ministère des Pêches et des Océans.
« On est complètement dans le néant. C’est un bordel. »
Charles Poirier, président du regroupement des pêcheurs et pêcheuses des côtes des Îles (RPPCI), déplore le manque d’écoute de la ministre des Pêches, Joyce Murray. Pessimiste, il anticipe une décision unilatérale du ministère. Ils [les fonctionnaires] vont, dit-il, nous arriver en janvier-février et vont nous dire que c’est comme ça. Ils vont nous donner un ultimatum pour être prêts pour la prochaine saison.
Que le ministère des Pêches et des Océans aille tout de même de l’avant fait craindre le pire aux homardiers.
C’est le cas, notamment de ceux qui pêchent à l’est de l’île d’Anticosti, dans la zone 17-B.
À l’est de l’île d’Anticosti, au milieu du golfe, la pêche au homard s’effectue sur des bateaux plus imposants avec des cordages capables de soutenir une tension de quatre à cinq fois plus importante que la limite de 1700 lb que prévoit exiger le ministère.