Corée du Sud : le conservateur Yoon Suk-yeol élu président
Radio-Canada
Le conservateur Yoon Suk-yeol, un ancien procureur général novice en politique, a été élu jeudi président de Corée du Sud, battant de justesse le candidat du parti de centre gauche au pouvoir, au terme d'une élection polarisée à l'extrême.
M. Yoon, le candidat du Parti du pouvoir au peuple (PPP), la principale formation de l'opposition de droite, l'a emporté de justesse, avec 48,56 % des voix contre 47,83 % pour son rival du Parti démocratique, Lee Jae-myung, selon des résultats définitifs publiés par la commission électorale.
L'élection présidentielle sud-coréenne ne comporte qu'un tour.
C'est la victoire du grand peuple sud-coréen, a lancé M. Yoon devant ses partisans en liesse, rassemblés à l'aube dans l'Assemblée nationale.
La victoire sur le fil de M. Yoon, 61 ans, marque un retour en grâce spectaculaire pour le PPP, durement affecté en 2017 par la destitution puis l'incarcération pour abus de pouvoir de la présidente Park Gung-hye, qui appartenait à cette formation.
Paradoxalement, M. Yoon, alors procureur à Séoul, avait joué un rôle clé dans l'enquête qui avait abouti à la chute de Mme Park.
Selon les analystes, le résultat de la présidentielle, qui s'est tenue mercredi, pourrait relancer ce que les médias ont baptisé le cycle de la vengeance, une caractéristique de l'extrême polarisation de la vie politique dans ce pays de 52 millions d'habitants : tous les ex-présidents sud-coréens encore en vie ont fait de la prison pour corruption au terme de leur mandat.
Yoon Suk-yeol succédera pour cinq ans, en mai, au président sortant Moon Jae-in, qui ne pouvait se représenter. Il a promis d'ordonner une enquête sur son prédécesseur – qui l'avait nommé procureur général au début de son mandat – sans préciser pour quels motifs.
Le candidat de gauche, Lee Jae-myung, a reconnu sa défaite.