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COP26 : 130 000 milliards $ pour sevrer l’économie mondiale des énergies fossiles
Radio-Canada
Plusieurs centaines d'institutions financières issues du secteur privé sont désormais engagées à atteindre la carboneutralité au milieu du siècle, a annoncé mercredi à la COP26 l'ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, qui pilote cette alliance mise en place sous la houlette des Nations unies.
Lancée il y a quelques mois, la Glasgow Financial Alliance for Net Zero (GFanz) réunit à présent 450 acteurs financiers de 45 pays représentant quelque 130 billions (130 000 milliards) de dollars américains d'actifs, selon M. Carney, qui agit comme émissaire de l'ONUOrganisation des Nations unies dans le cadre de cette conférence sur le climat.
Ces institutions, dont font partie les cinq plus grandes banques canadiennes de même que Desjardins et la Caisse de dépôt et placement du Québec, s'engagent à la neutralité carbone d'ici 2050 au plus tard, à faire leur juste part dans une réduction des émissions de moitié au cours de cette décennie et à réviser leurs objectifs tous les cinq ans.
Elles devront aussi faire état publiquement de leurs progrès et des émissions de gaz à effet de serre (GES) qu'elles financent, peut-on lire dans le communiqué de l'annonce officielle.
Nous avons désormais l'essentiel de la "plomberie" pour faire passer le changement climatique des marges aux avant-plans de la finance, afin que chaque décision financière prenne le climat en compte, a assuré Mark Carney.
Pour cela, les entreprises doivent mettre en place des plans de transition solides et les États, des politiques prévisibles. Cela donnera à la finance la confiance pour investir, a-t-il dit, qualifiant la transition à venir de mastodonte.
Dans les faits, l'investissement nécessaire pour décarboner l'économie mondiale est estimé à 100 billions de dollars sur 30 ans. M. Carney, qui avait été chargé de dégoter ce montant auprès des grandes institutions financières du monde, a donc largement dépassé les attentes avec sa cagnotte de 130 billions.
L'un des messages clés de cette COP, c'est que l'argent est là [pour amorcer la transition].
Malgré cette somme colossale qui devrait être mise au service d'investissements plus verts, l'alliance laisse sur leur faim les organisations non gouvernementales, qui soulignent qu'elle n'empêche pas les 450 institutions qui y souscrivent d'investir en même temps dans le charbon ou le pétrole.